Pendaisons du 25 janvier 1971 : les victimes du Camp Boiro demandent justice

La période sombre que la Guinée a traversée sous le règne de Sékou Touré revient au devant de la scène avec la commémoration des 49 ans des pendaisons du 25 janvier 1971. C’est l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) qui en a eu l’initiative à travers une conférence de presse organisée ce vendredi, 24 janvier 2020, à Conakry. Les membres de la structure dénoncent les tueries perpétrées sous le régime de Sékou Touré et réclament justice, a constaté sur place Guineematin.com à traves un de ses reporters.

A travers une déclaration lue par Abdoulaye Conté, secrétaire exécutif de l’Association des Victimes du Camp Boiro publique (AVCB), la purge exercée par le PDG RDA, avec à sa tête le président Sékou Touré, est dénoncée avec véhémence. « Cela va faire 49 ans, le 25 janvier 2020, une purge sans précédent s’est abattue sur notre pays, perpétrée par Sékou Touré, suite à une instrumentalisation de toutes les couches sociales de notre pays. Ainsi, les jeunes, femmes, députés, les journalistes, le guinéen inconnu étaient embarqués dans une rhétorique d’élimination de ses dignes fils parce que nantis, brillants, intellectuels, hommes politiques, issus de grandes familles. Sékou Touré décidait de les éliminer en fomentant un complot contre eux, en trompant sa population qui l’avait choisi pour défendre les intérêts de la Guinée ».

Poursuivant, Abdoulaye Conté a également rappelé qu’à cette période sombre de la Guinée, Sékou Touré a utilisé l’Assemblée Nationale, « érigée en tribunal révolutionnaire suprême, sans autre forme de procès, sur la base de mensonge, de la délation, les accusés étaient arrêtés et conduits dans les camps de la mort et torturés après une diète noire. Ainsi, les complices de Sékou Touré obtenaient des aveux écrits ou des déclarations enregistrées sur bande magnétique. Car, ces aveux extorqués sous la torture, dans des violences extrêmes et indescriptibles, ne peuvent constituer les preuves matérielles pouvant légitimer les centaines de condamnations à mort prononcées par le tribunal révolutionnaire suprême ».

Ainsi, l’AVCB, par la voix de son secrétaire exécutif, exige que l’Eta actuel rende justice pour ces guinéens tués injustement par Sékou Touré et ses complices. « A l’occasion de cette commémoration, nous voulons rappeler les objectifs de notre association, notamment la réhabilitation des victimes , l’ouverture des différents charniers à travers le pays, la restitution des biens appartenant aux familles endeuillées se trouant encore aux mains de l’Etat guinéens actuel, la construction de stèles à la mémoire des victimes, la tenue d’une véritable entreprise de réconciliation nationale sur la base de la vérité et de la justice. Nous disons, Plus Jamais ça ! »

Léon Kolié pour Guineematin.com

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