Plusieurs militaires et civils emprisonnés à Conakry : leurs avocats exigent la reprise de leur procès

La situation d’un groupe de militaires et de civils, placés en détention provisoire depuis 2019, inquiète leurs avocats. Me Salifou Béavogui, un des conseils des détenus, appelle à la reprise immédiate de leur procès, qui est suspendu depuis 10 mois pour cause de Covid-19. Il a lancé cet appel dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi 21 janvier 2021.

Ce sont au total, 27 militaires et civils, dont 5 en cavale, qui sont concernés par ce dossier. Ils ont été arrêtés en 2009 et inculpés pour des faits de « vol aggravé, complot, incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, révolte, désertion et rébellion, associations de malfaiteurs, et entrave à la saisine de la justice au préjudice de l’Etat », avant d’être placés en détention préventive à la maison centrale de Conakry.

Leur procès s’est ouvert fin décembre 2019 devant le tribunal militaire de Conakry. Mais, il a été suspendu en mars 2020 pour cause de Covid-19. Et, malgré la reprise des audiences dans les cours et tribunaux du pays, aucune date n’a encore été annoncée pour la reprise de leur procès. Une situation que déplore Me Salifou Béavogui, membre du collectif d’avocats qui défend ces accusés.

Me Salifou Béavogui, avocat

« Nous constatons avec regret et amertume le renvoi sans date de reprise du procès de ce groupe de militaires et de civils. En effet, les débats au fond qui étaient déjà très avancés ont été brusquement interrompus en mars 2020 pour cause de Covid-19. Depuis lors, le dossier n’a pas été appelé à l’audience publique. Pourtant, depuis le 15 juillet 2020, monsieur le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a ordonné la reprise de toutes les audiences sur toute l’étendue du territoire national, ce à compter du 20 juillet.

En dépit de cette instruction ministérielle, comme d’autres justiciables, nos clients n’ont pas eu la chance de reprendre le chemin des audiences, alors qu’ils sont tous privés de leur liberté, ce en dépit de la présomption d’innocence », a dénoncé l’avocat, avant d’ajouter que « le collectif des avocats chargés de la défense des personnes mises en cause exige la reprise des audiences criminelles devant le tribunal militaire permanent de Conakry afin que justice soit rendue conformément à la loi ».

A noter que ces militaires et civils sont accusés d’avoir voulu « changer l’ordre constitutionnel en Guinée par un coup de force ». On leur reproche notamment d’avoir tenu des réunions (pour planifier un coup de force) et d’avoir pris d’assaut, dans la nuit du 24 au 25 janvier 2019, le magasin de munitions et d’armes du bataillon spécial des blindés (BSB) du camp Alpha Yaya Diallo.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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