Présidence de la République : 18 inspecteurs d’Etat menacent de démissionner

Recrutés au mois de septembre 2016 sur la base d’un concours, les dix-huit (18) jeunes Inspecteurs Généraux d’Etat à la présidence de la République ont suspendu leurs activités ce lundi, 17 février 2020. Et si rien n’est fait pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, ces inspecteurs qui relèvent directement du président de la République comptent aller à la vitesse supérieure. Ils menacent notamment de déposer une « démission collective » sur la table du chef de l’Etat, appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, les inspecteurs Généraux d’Etat (IGE) ont un salaire mensuel qui tourne autour de 2 millions de francs guinéens. Ces jeunes qui sont censés auditer les plus grandes régies financières de l’Etat pour s’assurer de leur bonne gestion, n’ont pas aussi de véhicules de service ni de bureaux pour travailler. C’est pourquoi, ils haussent le ton et menacent de déposer une « démission collective » sur la table du président de la République.

« Nous avons presqu’épuisé toutes les voies de recours. Nous avons lancé une grève l’année dernière, au mois d’août, mais on n’a eu aucune suite. Aujourd’hui, nous avons décidé de suspendre toutes nos activités. Maintenant, si rien n’est fait, nous allons envisager une démission collective. Nous réclamons l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Imaginez pour des inspecteurs généraux d’Etat, on a un salaire qui tourne autour de 2 millions, on n’a pas de véhicules de fonction, on n’a pas de bureaux.

Alors que nos homologues du Sénégal sont à l’abri du besoin, puisqu’ils touchent environ 5 millions de francs CFA, ce qui correspond à 80 millions de francs guinéens. Donc si nos conditions de vie et de travail ne change pas, nous allons démissionner de nos fonctions », a menacé un des inspecteurs, qui s’est exprimé au téléphone de Guineematin.com, sous l’anonymat.

A en croire notre interlocuteur, avec le « maigre salaire » qu’ils perçoivent, il leur sera difficile de travailler en toute indépendance. Car, dit-t-il, « celui qui n’est pas bien payé est facilement corruptible ».

Insistant sur l’importance du service que les inspecteurs rendent à l’administration publique en Guinée, ce jeune cadre de l’Etat estime qu’un mauvais traitement à leur égard conduit inévitablement à un désastre.

« Nous relevons directement de l’autorité du président de la République. Nous ne rendons même pas compte directement à notre ministre. Le président nous saisit directement, nous faisons le travail, et c’est à lui que nous rendons directement compte. Comme vous le savez, notre tâche consiste à contrôler l’administration. Nous faisons des contrôles d’audit des services publics et parapublics de l’administration. Et depuis 2018, nous assurons la coordination de tous les services de contrôle au niveau administratif. Nous sommes l’institution supérieure de contrôle administratif. Donc imaginez le désastre que cela peut causer si on n’est pas bien payés », a souligné notre interlocuteur.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 621 09 08 18

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