Presse écrite et défis du numérique : les patrons de presse dans la dynamique de l’adaptation

Presse écrite et défis du numérique

Presse écrite et défis du numériqueDepuis une dizaine d’années, la presse écrite est confrontée à une crise qui l’oblige à revoir sa stratégie en vue de s’adapter à son environnement. Le formidable essor d’Internet a créé une très grande facilité de diffusion de l’information au grand dam de la presse écrite.

Une situation qui préoccupe de nombreux acteurs du domaine et qui rivalisent d’ardeur en termes d’innovation pour tirer leur épingle du jeu. En Guinée, de nombreux responsables de la presse écrite ont pris la mesure des défis et s’adaptent pour ne pas périr.

Alpha Abdoulaye Diallo

Des responsables de médias rencontrés par un reporter de Guineematin.com dans la capitale guinéenne ne cachent pas les défis actuels de la presse papier face à la révolution du numérique.

Selon Alpha Abdoulaye Diallo, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Populaire, « c’est un challenge pour tout le monde. Depuis pratiquement les années 2000, la presse imprimée arrive difficilement à relever ce défi de s’adapter au numérique, ce défi de s’adapter au contenu du numérique. Parce que, maintenant, le plus important, c’est de reconstruire le contenu que les journaux imprimés offrent au public. A la vitesse de l’internet et des réseaux sociaux, il faudrait trouver comment rendre l’information comestible dans les journaux imprimés ».

Mouctar Diallo

A cela s’ajoutent des problèmes liés à la distribution de la presse, aux intrants, au tirage, au marché de la publicité. Une situation qui rend la vie de plus en plus compliquée à certains organes de presse. Mouctar Diallo, administrateur général de l’hebdomadaire L’Observateur, en sait quelque chose.

« Le matériel qui rentre dans le cadre de la fabrication du journal coûte extrêmement cher, tout comme l’impression qui est de mauvaise qualité. La distribution, on n’en parle pas. Par ailleurs, face au numérique, tous nos rédacteurs ont émigré vers les sites web. Aujourd’hui, les médias en ligne, les réseaux sociaux sont entrain de nous concurrencer de manière extraordinaire », avoue monsieur Diallo.

Sanou Kerala Cissé

Face à ces nombreux défis, chacun se bat comme il peut pour s’adapter. Très tôt, Sanou Kerala Cissé, PDG du groupe de presse AfricVision, qui regroupe notamment le journal Le Diplomate, a senti la menace. Il fallait résister ou périr. Ainsi, « à la création du journal Le Diplomate, le 07 mai 2002, nous avions compris qu’il fallait s’adapter, faire sa propre mutation. Un an après son lancement en version papier, nous avons lancé le site internet du journal Le Diplomate. Donc, toute l’actualité de la semaine, qui n’était pas traitée dans le numéro précédent, nous la reprenons sur notre site internet. Nous nous sommes réadaptés, c’est ça un peu notre chance », soutient monsieur Cissé.

De son côté, Alpha Abdoulaye Diallo du journal Le Populaire, a expliqué avoir entrepris certaines démarches pour « se placer dans une dynamique d’avenir. On a noué des partenariats avec des sites Internet, à être avec les réseaux sociaux, à avoir des alerteurs même au niveau des réseaux sociaux. Nous avons eu la chance de nous engager très tôt là-dedans. En 2012 déjà, nous étions le premier journal à vendre nos numéros sur internet. Donc, le format PDF était vendu. Mais, cette première expérience n’a pas duré. Parce que, quelques temps après, avec les hackers et autres, il y avait des soucis pour protéger les kiosques. Ainsi, avec le nombre d’abonnés que nous avions, on a continué à envoyer par mails le journal entier, mais dans sa version internationale avec plus de 12 pages, souvent 18 ou 20 pages ».

En outre, Alpha Abdoulaye Diallo pense que « le plus important aujourd’hui, pour Le Populaire et les autres, c’est de faire en sorte que l’information qui est donnée par tout le monde, soit dans le populaire, avec un autre angle, une autre façon de lire cette actualité. C’est pourquoi, à chaque fois, nous n’hésitons pas à nous remettre en cause, à revoir notre charte rédactionnelle pour faire en sorte que le numérique ne nous laisse pas à la gare. Donc, nous devons nous approprier du numérique, faire avec…. ».

Mouctar Diallo, administrateur général de L’Observateur, abonde dans le même sens. « Désormais, on a préféré ouvrir des dossiers de fond qui peuvent intéresser les lecteurs par rapport à l’actualité qui est instantanée. »

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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