Procès d’opposants à un 3ème mandat pour Alpha Condé : « le procureur va nous trouver sur son chemin »

Deux semaines après leur arrestation, deux opposants au projet de 3ème mandat pour Alpha Condé devaient comparaître ce lundi, 24 juin 2019, au tribunal correctionnel de Mafanco, à Conakry. Oumar Bella Baldé et Ousmane Akam Sacko doivent répondre des faits de trouble à l’ordre public. Mais, pour des raisons administratives, leur procès n’a pu s’ouvrir alors qu’il était attendu avec impatience par les voix discordantes au projet d’un mandat supplémentaire pour Alpha Condé, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Oumar Bella Baldé et Ousmane Akam Sacko devront encore patienter avant de s’expliquer à la barre du triubunal de Mafanco. Ces deux compagnons d’infortune ont été mis aux arrêts au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, lors du lancement officiel du mouvement Amoulanfé (qui signifie ça ne marchera pas !) le dimanche 9 juin 2019. Ce jour, des opposants au 3ème mandat ont été agressés par des agents dans l’enceinte de la Maison des Associations et ONG de Guinée, avant que ces deux ne soient embarqués de force.

Mais pour des raisons administratives liées à la gestion des dossiers, le procès n’a pas pu se tenir à Mafanco ce lundi. Il a été renvoyé au 1er juillet prochain.

Après le renvoi du dossier par la présidente, madame Djénabou Donghol Diallo, l’un des avocats de la défense, maître Alsény Aissata Diallo, en a expliqué les raisons. « Les raisons du report sont purement administratives, liées à la gestion des dossiers du tribunal. Madame la présidente du tribunal a décidé ce que le dossier soit renvoyé à huitaine. A cet effet, monsieur le procureur a repris la citation, il nous a donné l’original pour signifier à nos clients, appelés à comparaitre le 1er juillet 2019 », a-t-il expliqué.

Selon l’avocat, les deux activistes de la société civile sont poursuis pour trouble à l’ordre public. Pourtant, rappelle-t-il, « mes clients ont été interpellés dans la Maison des Association et des ONG. Or, notre Constitution reconnaît le droit d’association, le droit de réunion, le droit de cortège. Mais, je pense que le jour j, le procureur va nous trouver sur son chemin. Parce que c’est à lui de nous apporter les preuves qui démontrent que nos clients ont troublé l’ordre public ».

D’ailleurs, souligne l’avocat, ce sont les membres de cette association qui devraient porter plainte contre les forces de l’ordre pour violation de domicile. Il n’exclut pas qu’une autre procédure soit engagée contre les agents de la police.

Présent sur les lieux, le prévenu Ousmane Akam Sacko, qui comparait libre, a expliqué les circonstances de son arrestation. « Les forces de l’ordre sont venues dans 4 pick-up. Ils nous ont fait monter dans leurs véhicules. Ils nous ont conduits à la CMIS numéro 20 de la Tannerie. Ensuite, ils nous ont déshabillés et mis en prison. Trente minutes après, ils nous ont transférés à la CMIS numéro un de la Camayenne où on a passé la nuit. Après là-bas, ils nous ont envoyés à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ). C’est après la DPJ qu’ils nous ont envoyés au Tribunal de

Première Instance de Mafanco où ils nous ont accordés une liberté provisoire. Mais, à ma connaissance, on n’a pas troublé l’ordre public, car la réunion se tenait dans un domicilie privé », a-t-il raconté.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620 589 527/654 416 922

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