Procès du journaliste Marouane Kamara : la défense demande au tribunal de se dessaisir du dossier

Marouane Kamara, entouré de ses avocats, le 10 mars 2021, au tribunal de Kaloum

Comme annoncé précédemment, le procès de Habib Marouane Kamara, administrateur général du site d’informations lerevelateur224 et chroniqueur de l’émission Africa 2015 de la radio Nostalgie Guinée, s’est ouvert ce mercredi 10 mars 2021, au tribunal de première instance de Kaloum. Mais l’audience a été renvoyée peu après son ouverture, suite à une exception d’inconstitutionnalité soulevée par la défense, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

C’est en l’absence de la partie civile que ce procès s’est ouvert. Le ministre des Sports, Sanoussy Bantama Sow, qui poursuit Habib Marouane Kamara pour injures et diffamation, n’est pas venu au tribunal et ne s’est pas non plus fait représenter par un avocat. Après l’identification du prévenu, ses avocats ont soulevé une exception d’inconstitutionnalité. Pour Me Salifou Béavogui et Me Thierno Souleymane Barry, les articles 108 et 110 de la loi organique sur la liberté de la presse, sur la base desquels leur client est poursuivi, ne sont pas conformes à l’article 10 de la Constitution guinéenne. C’est pourquoi, ils ont demandé au juge de se dessaisir du dossier et de le renvoyer devant la Cour constitutionnelle.

« Pour nous, les libertés fondamentales sont en danger. Pour nous, la liberté d’expression est en train de prendre un coup de tonnerre lorsque chaque fois qu’un journaliste écrit et que cet écrit soit dérangeant, mains et pieds liés, il se retrouve au tribunal (…) Donc nous avons demandé au juge de se retirer de cette affaire, de la renvoyer devant les hauts magistrats de la Cour constitutionnelle pour qu’ils nous disent est-ce que ces dispositions sont conformes (à la Constitution). Nous n’allons jamais nous fatiguer d’opposer ces exceptions parce que pour nous, ces deux dispositions sont contraires à l’article 10 de la Constitution qui garantit la liberté d’expression », a déclaré Me Salifou Béavogui.

Même s’il reconnaît le droit de la défense de soulever une exception, le ministère public représenté par Ousmane Sankhon, a demandé au tribunal de rejeter cette demande. Finalement, le juge a renvoyé le dossier au 29 mars 2021, pour statuer sur l’exception soulevée par les avocats du journaliste Habib Marouane Kamara.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

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