Propagation du COVID-19 en Guinée : l’interdiction du sport collectif ignorée

Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, de nombreuses restrictions ont été prises par les autorités guinéennes. Les regroupements de plus de 20 personnes sont interdits avec l’instauration de l’état d’urgence sanitaire. La pratique du sport en groupe, qui prend de plus en plus d’ampleur à Conakry, a été interdite par le gouverneur de la ville, le Général Mathurin Bangoura. Mais, cette décision prise le lundi, 13 avril 2020, n’a pas été respectée le lendemain. Des jeunes gens continuent de faire le sport tant à Conakry qu’à ses environs, notamment entre Lansanayah et le Kilomètre 36, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Au lendemain de la décision interdisant la pratique du sport en groupe, de nombreux jeunes athlètes n’ont pas hésité à prendre l’autoroute pour des parties de jogging et autres, malgré la tentative de dissuasion de la police.

Maïmouna Touré, élève

Maimouna Touré, élève de son état, dit ne pas être au courant d’une quelconque interdiction. « C’est à cause de la mobilisation des copines à chaque fois que je me suis intéressée à cette pratique. Et moi, j’avais entendu encore qu’avec la pratique du sport, cette maladie du COVID-19 ne pourra pas s’installer dans la chaleur. Donc, c’est pourquoi moi je sors pour courir chaque soir. En plus, nous sommes tout le temps confinés à la maison, pas d’école ni d’activités récréatives, et à 21h on nous oblige de rentrer. Donc, c’est stressant tout ça. C’est pourquoi on s’est dit de faire 1h 30 de sport avant de rentrer à la maison. C’est ce soir là, en partant à Lansanaya barrage qu’on nous a informés en cours de route que c’est interdit depuis lundi soir. Donc du coup, on a changé d’itinéraire pour venir vers le km 36. Mais à partir de ce soir, je ne vais plus sortir. J’arrête tout ».

Alhassane Cissé, élève en classe de 7ème année

Pour sa part, Alhassane Cissé, élève en classe de 7ème année, dit qu’il va continuer à pratiquer le sport pour son propre bien. « On fait le sport à cause de cette maladie car on a entendu à la radio que quand tu pratiques le sport, ce sera difficile pour toi de contracter cette maladie, surtout quand on est jeune. Dès que je suis sorti ce soir avec mon ami à la Cimenterie pour Lansanayah, on a entendu que les policiers sont en train de dissuader les athlètes à Lansanayah. Donc, on a préféré quitter cette route pour aller désormais vers la T6. Moi, je n’ai pas suivi la déclaration interdisant cette pratique. Malgré tout, je compte poursuivre le sport pour ma propre santé ».

Aboubacar Soumah, élève

De son côté, Aboubacar Soumah explique qu’il pratique le sport mais évite les contacts avec les citoyens. « On sort actuellement parce qu’on ne part pas à l’école. Au lieu de passer toute la journée à la maison sans rien faire, c’est pourquoi nous profitons les soirs pour faire le sport. Après on rentre à la maison se laver, manger et se coucher. Actuellement, on ne sort pas la nuit avec le couvre-feu. C’est pourquoi on fait un petit tour jusqu’à 19 heures puis on rentre. Contrairement aux autres, nous on le pratique parce qu’on est sportif et on a l’habitude de le faire. Moi personnellement, je joue au Basket Ball. Mais, comme la maladie est venue, on continue à le faire pour toujours garder le moral haut. Arrivé à destination, nous on ne se mélange pas aux autres coureurs. On maintient toujours une distance entre nous pour éviter le contact physique. »

Il faut signaler que malgré la patrouille des agents de la police sur l’axe Km36-Lansanayah barrage pour dissuader tout contrevenant, quelques jeunes sportifs (athlètes, footballeurs) ne se sont pas empêchés d’exercer leur pratique habituelle.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel: 626-66-29-27

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