Prorogation du mandat des députés : ce que le PADES conseille à l’UFDG et l’UFR

Le PADES s’oppose catégoriquement à la prorogation du mandat de l’actuelle Assemblée nationale. Le parti d’opposition dirigé par Dr Ousmane Kaba dénonce un jeu politique visant à faire un glissement du mandat du président de la République et appelle l’UFDG et l’UFR, les deux partis d’opposition ayant des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, à ne pas cautionner cette manœuvre. C’est Mohamed Kaba, le chargé des affaires administratives de la formation politique, qui l’a dit au cours de l’assemblée générale hebdomadaire du parti de ce samedi, 12 janvier 2019, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Bien qu’ayant son président à l’Assemblée nationale, le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) n’est pas du tout d’accord à la décision du président Alpha Condé de proroger le mandat de l’actuel Parlement. Une décision annoncée par décret le vendredi, 11 janvier 2019 par le chef de l’Etat, après consultation de la Cour constitutionnelle. Mohamed Kaba rappelle que la souveraineté appartient au peuple et que lui seul peut décider de renouveler ou non son mandat à un élu. « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation plus que difficile en ce qui concerne la situation de notre Assemblée nationale dont le mandat est échu. Le mandat des députés arrive à expiration demain, dimanche 13 janvier 2019.

Un mandat, c’est une responsabilité que le peuple confie à un certain nombre de personnes pour agir en son nom et pour son compte. En 2013, le peuple de Guinée a confié à nos députés un mandat de 5 ans. Vous savez suivi hier, ce mandat a été prorogé par décret du président de la République même s’il y a eu consultation de la Cour constitutionnelle. Mais ce que nous PADES nous voulons dire, la Cour constitutionnelle n’est pas le peuple, même si c’est un élément du pouvoir judiciaire. C’est le peuple qui est souverain, c’est le peuple qui a confié ce mandat aux députés, c’est le peuple qui devait donc décider.

En principe, lorsque le mandat finit, retournez voir le peuple pour leur dire : le mandat que vous nous avez donné est arrivé à expiration, nous vous le rendons, prenez acte et renouvelez votre Assemblée. Mais ce n’est pas ce qui a été fait. On a attendu, et de façon volontaire, que le mandat arrive à expiration pour ouvrir un débat sur ce qu’il faut faire. C’est comme si on était surpris de savoir que le mandat est fini. Ça c’est un véritable problème », a dit le chargé des affaires administratives du PADES.

Et ce problème, ajoute-t-il, cache beaucoup de choses. « Il cache un glissement dans le mandat des différentes institutions : glissement du mandat des députés, puis glissement du mandat du président de la République. Voilà le schéma qui a été conçu et qu’on est en train de présenter comme si on était des moutons », a-t-il dit.

Mohamed Kaba souligne que le président du PADES, Dr Ousmane Kaba, a déjà annoncé qu’il renonce à son mandat de député par respect de la loi qui prévoit la tenue de nouvelles élections législatives avant l’expiration du mandat de l’Assemblée nationale en fonction. Il appelle l’UFDG et l’UFR à faire la même chose pour ne pas cautionner le scénario qui se prépare. « J’interpelle les autres groupes parlementaires : je veux parler de l’UFDG et de l’UFR. Ils doivent refuser de cautionner une quelconque modification dans le cours normal de l’installation de nos institutions ».

L’autre question qui préoccupe le PADES, sur le plan politique, c’est bien la recomposition de la CENI qui est en cours. Et là aussi, le parti d’opposition trouve que la situation est loin d’être reluisante. « C’est honteux qu’on fasse un décret pour mettre en place une CENI partielle et qu’on soit incapable de finaliser la composition complète de cette CENI. Ce n’est pas normal. Ça veut dire que germes du dysfonctionnement existent toujours.

Chaque acteur doit s’impliquer pour qu’on mette la CENI en place le plus rapidement possible. Parce que sinon, nous risquons de nous retrouver dans une situation compliquée si les institutions qui doivent travailler dans notre République ne sont pas installées conformément à la loi et ne jouent pas leur rôle », indique le responsable du PADES qui fait allusion à la guéguerre entre l’UFDG et l’UFR autour de la désignation des représentants de l’opposition à la commission électorale.

Par contre, le Parti des Démocrates pour l’Espoir se félicite de l’accord signé entre le gouvernement et le SLECG et qui a permis de mettre fin à la grève des enseignants qui durait depuis plus de trois de mois. La formation politique invite les autorités du pays à respecter le contenu de cet accord pour éviter une nouvelle crise au sein du secteur éducatif de notre pays.

Fatoumata Djoulé Diallo pour Guineematin.com

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