Protestation contre « la vente du Port » : le leader syndical, Cheick Touré, détenu à la maison centrale

Ça y est ! Le leader des travailleurs du Port Autonome de Conakry a été conduit à la Maison centrale de Conakry ce mercredi, 19 septembre 2018, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était au tribunal de première instance de Kaloum. Le responsable syndical a été déposé à la maison centrale, accompagné de son avocat, maître Salifou Béavogui sous bonne escorte policière.

Très déterminé contre la « cession de ce patrimoine national à une société étrangère », Cheick Mohamed Touré est désormais en détention avec des chefs d’accusation à faire frémir un syndicaliste : diffamation et dénonciation calomnieuse à l’encontre du chef de l’Etat et de son fils, Mohamed Alpha Condé.

Interrogé peu après la détention de client, maître Salifou Béavogui est d’abord revenu sur l’audition hier de Cheick Touré à la DPJ sur cette affaire dite de diffamation et de dénonciation calomnieuse à l’encontre du chef de l’Etat et de son fils, Mohamed Alpha Condé.

« Après avoir été suffisamment entendu à la DPJ, j’ai souhaité qu’il soit mis à ma disposition pour qu’on y revienne le lendemain. Cette demande a été rejetée. Et, finalement, il a été placé en garde à vue. Et, ce matin, il a été présenté à monsieur le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire par la saisine d’un juge d’instruction par l’intermédiaire de madame la présidente du TPI de Kaloum. C’est ce qui a été fait. Monsieur le doyen des juges d’instruction a été saisi à l’effet d’instruire à charge et à décharge contre mon client », a introduit l’avocat.

Me Béa

Et, Maître Salifou Béavogui a précisé avoir opposé l’immunité parlementaire qui protège son client parce que celui avait bénéficié d’un arrêt de la Cour constitutionnelle qui a été rendu en sa faveur lors d’un litige entre lui et son parti, l’UFR. De ce fait, il a estimé que son client ne devait pas être poursuivi en matière pénale, sauf en cas de flagrant délit. « On n’est pas en matière de flagrant délit. Ensuite, toutes les déclarations que mon client a eu à tenir sont des déclarations syndicales et je dirais syndicalistes et qui ne peuvent pas tomber sous le coup de la loi pénale. Surtout qu’il bénéficie également de la présomption d’innocence », a ajouté l’avocat.

D’ailleurs, maitre Béa promet d’attaquer immédiatement en appel l’ordonnance de la mise en détention dans l’espoir d’obtenir la remise en liberté de son client. « Mon client est en prison ; mais, cela ne veut pas dire qu’il est coupable, il est innocent, tranquille, serein avec le moral très haut. La seconde phase sera son interrogatoire sur le fond. Et, parallèlement, nous aurons une audience à la Cour d’appel pour obtenir sa remise en liberté parce que nous estimons que sa détention n’est pas nécessaire à la manifestation de la vérité. Il a un domicile fixe et connu, il est syndicaliste et c’est un député. Sa mise en liberté ne crée aucun trouble à l’ordre public », estime maître Salifou Béavogui.

L’avocat de Cheick Touré estime ainsi que son client est victime d’arrestation et de détention arbitraire. Et, conséquemment, il compte user de toutes les dispositions légales qui militent en sa faveur pour obtenir sa libération.
A rappeler que lors de ses communications récentes, ce leader syndical a accusé le président Alpha Condé de protéger l’intérêt de son fils unique, Mohamed Condé, qui serait un actionnaire à hauteur de 30% de la société Albayrak, concessionnaire d’une partie du Port de Conakry.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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