Racket dans la circulation : sale temps pour les propriétaires d’engins roulants à Conakry !

Les propriétaires d’engins roulants, notamment les motards, traversent des périodes difficiles en ce moment dans les rues de Conakry. Les grands carrefours grouillent d’agents de la sécurité routière, prompts à déceler la moindre infraction chez les usagers. Une opportunité pour soutirer de l’argent et se remplir les poches, au grand dam des fautifs, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

De nombreux agents de la police routière peuplent les carrefours des différents axes routiers de Conakry : Cité ENCO 5, Sangoyah-Pharmacie, Matoto, Tannerie, Bonfi marché, carrefour Constantin, sur le pont de Kénien, à Hamdallaye carrefour, au stade de Dixinn, carrefour Fayçal, sur le Pont 8 novembre, carrefour Coronthie, Téminétaye,… La liste est loin d’être exhaustive.

A ces endroits, les propriétaires de véhicules et autres motards passent un sale quart d’heure. A la moindre infraction, on vous oblige de mettre la main à la poche.

A Hamdallaye carrefour, dans la commune de Ratoma, de nombreux usagers ont fait les frais de la « boulimie » des agents, ce vendredi 30 novembre 2018. Pour avoir mal porté son casque, un motard d’une vingtaine d’années est immobilisé. Les agents expliquent qu’une telle infraction est facturée à 120 mille francs guinéens. Des échanges, parfois très houleux, s’engagent entre les deux camps. Les agents usent de la surenchère, en menaçant d’envoyer la moto au commissariat. Le motard et son passager implorent en vain tous les noms de Dieu. Les agents se montrent intraitables. Au finish, le motard débourse la somme de 100 mille francs guinéens pour se tirer de ce mauvais pas. La somme est aussitôt enfouie dans la poche. De la petite corruption à ciel ouvert.

Au même moment, un barbu d’une trentaine d’années est également pris en tenaille par deux agents. Le mauvais port du casque lui est également reproché. Une chaude discussion s’engage. Le fautif sort deux billets de 10 mille FG. Une insulte, estime le policier qui se dirige vers un autre motard ne portant de casque. Après discussion, l’agent se rend compte qu’il a à faire un gendarme. Il obtempère et revient aussitôt sur ses pas. Cinq minutes après, un agent de service de gardiennage se pointe au carrefour, le casque suspendu au guidon. Il va bénéficier du même traitement de faveur, du même laxisme. Ça s’appelle du deux poids, deux mesures.

Ces mêmes scènes s’observent tous les jours et à divers endroits de la capitale guinéenne, sans que les montants ainsi récoltés ne soient reversés au trésor public. Des particuliers, agents de la sécurité routière, se remplissent indûment les poches au détriment du citoyen, qui n’a que ses yeux pour pleurer. Dire qu’on est de plein pied dans la Reforme des Forces de Défense et de Sécurité…

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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