Ramatoulaye Sylla poursuivie pour trafic de cocaïne : « les boules se trouvaient dans mon caleçon »

« A mon arrivée à l’aéroport international de Conakry, on m’a interpellée… C’était 12 boules de cocaïne ; mais, je n’ai pu prendre que 6. Les agents les ont enlevées de mon vagin. Les boules se trouvaient dans mon vagin »…

Arrêtée à l’aéroport international de Conakry avec six (6) boules de Cocaïne (alors qu’elle était en provenance du Maroc), le 15 juin 2018, Ramatoulaye Sylla a comparu le mardi dernier, 16 mars 2021, devant le tribunal criminel de Mafanco. Elle est poursuivie pour « trafic international de Cocaïne », a appris un journaliste de Guineematin.com qui a suivi le procès.

A la barre, Ramatoulaye Sylla a commencé par plaider non coupable des faits mis à sa charge. Mais, la lecture des procès verbaux de son audition à l’enquête préliminaire par le ministère public lui fera changer de position. En tout cas, à la suite de cette lecture, l’accusée s’est rétractée pour enfin reconnaître les charges qui pèsent sur elle. « A mon arrivée à l’aéroport international de Conakry, on m’a interpellée… Les boules se trouvaient dans mon vagin », a-t-elle subitement déclaré.

En effet, Ratoumalaye Sylla est venue du Maroc avec six boules de Cocaïne, après avoir vainement tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Et, selon sa déposition devant le tribunal, c’est après l’échec de son voyage pour le vieux continent qu’elle a rencontré une femme qui lui a demandé de convoyer ces boules de Cocaïne du royaume chérifien pour Conakry.

« Il fut un moment, quelqu’un et moi sommes convenus qu’il allait m’aider à  traverser la Méditerranée en passant par le Maroc. Il m’a demandé 3 000 euros. J’ai pris ces 3000 euros, je suis allée jusqu’au Maroc où j’ai fait plus d’une semaine. A mon arrivée au Maroc,  il m’a dit que 3 000 euros ne peuvent plus me faire traverser, il a demandé 5 000 euros. J’ai dit que je n’ai 5000 euros. Donc, je préfère acheter de la marchandise que j’avais l’habitude de vendre et me retourner en Guinée jusqu’à ce que je gagne les 5 000 euros. C’est ainsi que je suis allée un jour au marché de Médina (au Maroc) où j’ai reçu l’appel d’une femme par WhatsApp. Elle m’a demandé de lui envoyer de l’argent à Conakry pour quelqu’un. Je lui ai dit d’attendre que je retourne à la maison pour qu’on en parle suffisamment comme j’étais en ce moment au marché. Quand je suis arrivée à la maison, elle m’a rappelé et on a parlé. Elle a envoyé le colis qui est une enveloppe et me l’a donné. Elle m’a ensuite dit que c’est de l’argent, de ne pas faire sortir ni mettre dans mon sac ; mais, plutôt de mettre dans mon caleçon. Et, c’est ce que j’ai fait. Maintenant, à  mon arrivée à l’aéroport international de Conakry, on m’a interpellée. C’était 12 boules de cocaïne ; mais, moi, je n’ai pu prendre que 6. Les agents les ont enlevées de mon vagin. Les boules se trouvaient dans mon vagin », a expliqué l’accusée Fatoumata Sylla, à la stupéfaction générale du tribunal, du ministère public et de l’auditoire.

Et, le ministère public n’a pas pu se retenir de questionner. « Pourquoi avez-vous pris le risque de mettre en danger votre santé, voire même votre vie ? », a alors demandé la procureure Joséphine Loly Tinkiano.

« Je ne savais pas que c’était de la cocaïne. Sinon, je suis vendeuse de Bazin. Je voulais traverser la Méditerranée pour aller en Allemagne », a répondu Ramatoulaye Sylla d’un ton innocent.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 30 mars pour les plaidoiries et réquisitions des parties au procès.

A noter que selon le procès-verbal dressé par la police judiciaire et lu à l’audience de ce mardi, trois (3) modes de transport avaient été proposés à dame Ramatoulaye Sylla ; à savoir, le transport vaginal, digital et anal. Mais, c’est le transport vaginal que l’accusée a confirmé avoir utilisé pour acheminer cette drogue à Conakry.

Mamadou Bhoye Laafa Sow Guineematin.com

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