Réouverture des classes intermédiaires : voici ce qu’en disent certains citoyens de la capitale Conakry

Alpha Oumar Barry, parent d'élèves, habitant à Koloma

Sauf changement de dernières minutes, la réouverture des écoles pour les élèves des classes intermédiaires de l’élémentaire et du secondaire aura lieu aujourd’hui, mardi 1er septembre 2020, sur toute l’étendue du territoire national. Et, selon les informations, les cours se tiendront jusqu’au 15 octobre prochain. Cependant, si la nouvelle de cette réouverture des classes est bien accueillie par les parents d’élèves, tous s’accordent dire que le programme établit par les autorités en charge de l’éducation nationale est loin de satisfaire les exigences du moment.

A la veille de cette reprise, un reporter de Guineematin.com a tendu le micro à quelques parents d’élèves à Conakry. Et, pour Alpha Oumar Barry, un parent d’élèves résidant à Koloma (dans la commune de Ratoma) la réouverture des classes intermédiaires ne servira pas à grand-chose. Car, dit-il avec exaspération, il est impossible pour un élève d’apprendre en un mois et demi ce qu’il devait apprendre pendant 9 mois.

Alpha Oumar Barry, parent d’élèves, habitant à Koloma

« La reprise des cours dans les classes intermédiaires comme prévu par le gouvernement n’est pas une solution pour quelqu’un qui doit étudier pendant 9 mois. Vous dites que la réouverture des classes intermédiaires est prévue le 1er septembre et que les cours vont continuer jusqu’au 15 octobre. Comment un élève peut apprendre en un mois et demi ce qu’il devait apprendre pendant 9 mois. Il faut dire que pendant ces 3 ans là, les élèves et leurs parents ont perdu. Les élèves n’ont pas étudié, leurs parents ont dépensé inutilement ; parce qu’il n’y a pas eu des études sérieuses pour les enfants… Chez moi ici, nous avons plus de 10 enfants qui étudient à l’élémentaire et au secondaire, dans les établissements privés. Nous avons dépensé beaucoup d’argent, mais c’est inutile. Parce qu’il n’y a pas eu du sérieux dans les études. Les choses ne se passent pas de façon normale. Ce sont des manifestations et des manifestations seulement. Et, la maladie de coronavirus est venue s’ajouter à ça. Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures permettant aux enfants d’étudier de façon normale. Tous ces 3 ans, on ne fait que faire perdre les élèves et leurs parents d’élèves. Nous demandons à ce que cela change maintenant et que tout soit normal », a dit Alpha Oumar Diallo.

De son côté, Elhadj Adama Diallo, habitant de Kobayah (dans la commune de Ratoma) plaide pour une continuité des cours. Car, dit-il avec inquiétude, les enfants ont perdu assez de temps.

Elhadj Adama Diallo, habitant de Kobayah

« Le temps prévu est insuffisant. Les enfants n’ont pas étudié pendant combien de mois ? Il y a plus de six mois que les enfants n’étudient pas. Ce n’est pas pendant un mois et quelques jours qu’on peut enseigner un programme de 6 à 7 mois. Il faut vraiment augmenter le temps. Ce qui est prévu est très peu par rapport au programme scolaire. Le temps est trop petit pour enseigner tout le programme. Si c’est comme ça qu’ils veulent enseigner les enfants en Guinée, alors qu’ils sachent qu’ils sont en train de les tromper. Parce qu’ils ne vont pas bien apprendre du tout. Si vous voyez que les candidats fraudent aux examens, c’est qu’ils n’ont rien appris. C’est pourquoi ils volent. C’est ce qui encourage les enfants à frauder, parce qu’ils passent toute l’année à ne pas travailler. J’ai appris qu’il y a eu beaucoup de fraudes pendant les examens. Ce sont les conséquences des perturbations de l’année scolaire. Si cette fois encore ils veulent ouvrir les classes pour seulement un mois et demi, alors que les campagnes électorales sont arrivées, rien ne sera fait aussi. S’ils ouvrent les classes cette fois, ils n’ont qu’à continuer, sans faire les vacances. Combien de mois les enfants n’ont pas étudié ? Ils ont fait 4 à 5 mois de vacances. Moi, par exemple, j’ai six enfants qui étudient au privée. J’ai payé pour eux tous et pour toutes l’année. Nous, on préfère que les enfants recommencent les études et continuent », a fait savoir Elhadj Adama Diallo.

A l’image de ces deux parents d’élèves, ils sont très nombreux les citoyens de Conakry à s’interroge sur l’avenir que l’Etat réserve à leurs enfants dans un système de gouvernement où l’éducation est le parent pauvre de tous les secteurs d’activité du pays.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622919225 / 666919225

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