République de Guinée : nous tournons en rond

Par Alghassimou Diallo : Ce que je pense

Alghassimou Diallo

Je suis un fervent partisan du renouvellement de la classe politique en Guinée. En effet, la plupart des Hommes & Femmes qui occupent et animent l’arène politique nationale d’aujourd’hui n’ont ni les compétences, ni l’intégrité, ni la crédibilité encore moins le patriotisme nécessaires au pilotage des affaires courantes de la République.

En majorité, ils ont tous participé d’une manière ou d’une autre à la gestion calamiteuse du pays. Excepté quelques nouvelles figures, c’est un éternel recyclage. Certains d’entre eux sont les pires produits des systèmes politiques et administratifs qui se sont succédé de l’indépendance du pays à nos jours. Ils ont alterné Pouvoir et Opposition selon les régimes mais sans jamais avoir quitté l’arène publique. Y’en a marre à recycler les mêmes avec des résultats toujours de plus en plus chaotiques.

Malgré cette situation, disons clairement que contrairement à l’ultime argumentation trouvée par le Président Alpha Condé consistant à dire qu’il ne laissera pas le pays dans les mains de BANDITS, ce n’est pas à lui de NOUS choisir son successeur à la PRÉSIDENCE de la République.

En sa qualité de Président en fin de mandat avec un bilan économique, politique et social catastrophique, ce que nous attendons de lui, c’est le respect des principes démocratiques et surtout l’organisation d’une élection présidentielle libre, transparente et crédible.

C’est aux citoyens de décider, à travers leur vote, de choisir objectivement (choix d’un candidat sur la base de son passé et surtout de son programme de société) ou subjectivement (choix basé sur l’ethnie, la région ou la proximité avec le candidat) un Président pour succéder à Alpha Condé.

La situation actuelle du pays est certes très très préoccupante en ce sens qu’elle suscite beaucoup d’inquiétudes quant à la transition pacifique et démocratique du pouvoir, mais aucune situation ne justifierait le fait que Alpha Condé se donne le droit « d’imposer » aux guinéens un choix en excluant des Hommes et des Femmes au prétexte qu’ils avaient mal géré le pays par le passé.

S’il tient à éclaircir l’opinion publique nationale et internationale sur une prétendue gestion chaotique du pays par ses adversaires actuels, qu’il nous montre alors les RAPPORTS D’AUDIT que son administration aurait commandités dans ce sens.

Je voudrais terminer par préciser qu’en ma qualité de simple citoyen sans aucune appartenance politique actuelle, effectuer un choix parmi les éventuels/potentiels candidats actuels est très compliqué en ce sens que ni les raisonnements citoyens, ni les interpellations des institutions républicaines encore moins les investigations des médias ne permettent aux citoyens de choisir telle ou telle formation politique sur la base de critères objectifs. Le débat politique Guinéen est essentiellement focalisé sur des déterminants totalement subjectifs : ethnie, région, positionnement (mouvance ou opposition)…

Je suis certes pleinement engagé dans la lutte actuelle que mène le FNDC pour barrer la route à toute volonté de tripatouiller l’actuelle constitution ou de maintien au pouvoir de l’actuel président après son second et dernier mandat mais je reste très inquiet quant à l’obtention d’un nouveau régime susceptible de répondre aux aspirations démocratiques du peuple de Guinée. J’ai l’impression que toutes les énergies sont focalisées à chasser le régime et qu’aucun effort n’est tourné vers la nécessité d’obtenir une gouvernance capable de répondre aux préoccupations du peuple en termes de justice et de développement.

Que Dieu protège et bénisse la Guinée et les Guinéens.

Algassimou DIALLO

Membre du FNDC

Observateur de la scène politique nationale

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