Retrait de 7 commissaires de la CENI : « félicitations parce qu’ils montrent un attachement à la paix »

Dr. Faya Millimouno, président du parti Bloc Libéral

Comme annoncé précédemment, dans une déclaration en date du 17 décembre 2019, sept commissaires de la CENI (sur les 17 que compte cette institution électorale) ont décidé de ne plus accompagner le déroulement du chronogramme devant conduire aux élections du 16 février. Et, cette décision ne laisse pas indifférent les acteurs politiques guinéens. Des acteurs (surtout ceux de l’opposition) qui n’ont cessé de dénoncer des irrégularités, des dysfonctionnements dans les opérations d’enrôlement des électeurs.

Joint au téléphone dans la matinée de ce mercredi, 18 décembre 2019, par un reporter de Guineematin.com, le leader du Bloc Libéral, Dr Faya Millimouno, a félicité ces commissaires pour leur décision dans une CENI qui n’est indépendante que vis-à-vis de la loi.

« Cette nouvelle va dans le sens de ce que le BL a dénoncé depuis que la nouvelle CENI a été composée. Depuis la publication de la dernière loi portant création, organisation et fonctionnement de la CENI, nous avons dit que la Guinée est en train de tourner en rond. Albert Einstein a dit que la folie c’est quand on fait la même chose tout le temps et on s’attend à un résultat différent.

Nous avions décidé de nous doter d’une CENI technique. Une CENI qui serait composée de gens recrutés sur la base de leurs profiles ; et non des gens qui seront là pour représenter des entités. Parce qu’être représentant d’entité ne veut pas dire qu’on est compétent, intègre ou qu’on a de l’expérience… Mais, on nous a reconduit la représentation. Et, je crois que nous sommes sur la voie d’une répétition de l’histoire. Parce que c’est la même chose qu’on a vécu par le passé. Donc, ça ne m’étonne pas. Par contre, ce que je peux dire aujourd’hui par rapport à l’acte qui a été posé, c’est au moins ces sept commissaires qui ont écrit montrent qu’ils ont encore le souci pour la paix dans notre pays. Parce que la CENI que nous avons aujourd’hui n’est indépendante que vis-à-vis de la loi. Tout ce qu’elle est en train de faire sort complètement du cadre légal. Et, ce qui nous désole d’avantage, c’est le fait que celui qui est le président de cette institution provient de la corporation (l’ordre des avocats) la plus respectée de ce pays. Je ne sais pas s’il a été une fois un avocat. Parce qu’il est devenu très célèbre dans son attitude d’ignorer la loi. Alors, je trouve que c’est dans le sens que le BL a toujours dénoncé, le sens que le BL a toujours montré. Donc, nous leur disons félicitations pour ce qu’ils ont fait. Parce qu’au moins ils montrent un attachement à la paix dans notre pays », a expliqué Dr Faya Millimouno.

Alors que certains acteurs politiques estiment déjà que les élections législatives ne se tiendront pas à la date du 16 février 2020, le leader du Bloc Libéral préfère ne pas jouer au charlatan… Mais, précise-t-il, ces élections doivent être organisées le plus tôt et de la manière la plus républicaine possible.

« Nous sommes une République, nous avons des délais qui sont constitutionnels et légaux que les gens choisissent de mettre de côté. Je ne sais pas si les élections auront lieu ou pas le 16 février. Mais, ce que je sais, ce qu’il doit y avoir des élections. Et, ces élections doivent être organisées le plus tôt et de la manière la plus républicaine possible. Parce qu’on a déjà une assemblée qui est périmée, dont les députés ne comprennent même plus le sens de la République. Ils votent des lois pour autoriser les gens à tirer sur nous. Ils votent des lois pour faire du n’importe quoi. Et, ceux-là sont à la fois de l’opposition et de la mouvance. Ça, c’est une situation qui doit prendre fin le plus rapidement que possible », a indiqué Dr Faya Millimouno.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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