Retrait de l’opposition du dialogue politique : les explications de Boubacar Barry (UFR)

Boubaar Barry, vice-président de l'UFR
Boubaar Barry, vice-président de l’UFR

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, c’est l’honorable Bakary Goyo Zoumanigui qui a présidé l’assemblée générale de l’union des forces républicaines (UFR) hier, samedi 14 décembre 2019. Cette rencontre politique hebdomadaire qui s’est déroulée au siège du parti à Matam a porté notamment sur la suspension de la participation de l’opposition aux travaux du comité de suivi du dialogue politique, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Dans un exposé de plus de vingt minutes, Boubacar Barry, un des vice-présidents de l’UFR est revenu sur l’historique de la mise en place du comité de suivi du dialogue politique, avant d’énumérer les raisons pour lesquelles l’opposition a accepté de repartir au sein de ce comité pour discuter du parachèvement des élections communales et des préparatifs des élections législatives prochaines.

« La première session de ce dialogue s’est ouverte le 05 décembre dernier. Nous avons fait le compte rendu et les principes généraux qui doivent guider cette session et l’ordre du jour. On a simplement demandé par rapport à ces deux points, que les acteurs concernés, à savoir la CENI et le ministère de l’administration du territoire, fassent venir des éléments de base pour ce travail. Vous savez que le code électoral dit clairement qu’après l’élection des maires et des conseillers communaux, on doit procéder à l’élection des conseillers de districts et de quartiers. Toutes les étapes de ce processus sont décrites dans le code électoral et la responsabilité incombe à la CENI qui doit fournir les données de résultats pour chaque quartier et district et au ministère de l’administration du territoire qui doit prendre des actes administratifs pour pouvoir procéder à ce travail », a indiqué Boubacar Barry.

Concernant les élections législatives, poursuit ce membre du bureau politique de l’UFR, « nous avons demandé à la CENI de nous faire un bilan d’étape afin qu’on évalue le déroulement du recensement. Parce que les opérations d’enrôlement avaient déjà commencé et beaucoup avaient observé les difficultés qui ont émaillé ce processus ».

La semaine qui a suivi, lors de la deuxième session le 11 décembre, ajoute Boubacar Barry, « le comité de suivi s’est réuni et on a ouvert les travaux avec la requête faite à la CENI et le ministère de l’administration pour le compte rendu du travail qu’ils ont eu à faire. A notre grande surprise, on nous rétorque qu’en réalité, la centralisation n’a été faite qu’au niveau des communes. Et, il n’y a aucune information disponible au niveau des quartiers et districts. Ce qui était, de notre point vue, totalement inacceptable, parce que nous avons des éléments documentés venant de la CENI, notamment un formulaire qui fait le décompte par quartier. Donc, nous ne comprenions pas que la CENI nous dise qu’elle n’a aucune information sur la centralisation au niveau des quartiers et des districts. Ils ont demandé 80 jours et des moyens financiers pour pouvoir procéder à la reconstitution de ces résultats. C’est là qu’on s’est rendu compte très clairement qu’il n’y a aucune volonté, aucune bonne foi d’avancer sur cette question. Donc, on a constaté la divergence de point de vue et on a estimé que c’était un dilatoire qu’une institution de gestion des élections ne puissent détenir les informations relatives à un processus qu’elle gère… Là, c’était un refus manifeste pour ne pas qu’on avance sur cette question », a-t-il expliqué.

Selon ce vice-président de l’UFR, c’est après avoir constaté le manque de volonté et de bonne foi de l’institution électorale que l’opposition a décidé de suspendre sa participation au dialogue.

« Concernant les législatives, la CENI nous a fait comprendre qu’elle a enregistré des dysfonctionnements liés au manque de matériels, aux machines qui se plantaient ; mais, elle préfère qu’on lui fasse confiance et qu’on lui donne le temps de corriger tout cela. Nous-mêmes (l’UFR) avons pris la peine, depuis le 30 novembre dernier, pour faire remonter systématiquement toutes les anomalies que nous constations sur le terrain. La CENI a dit avoir constaté ces dysfonctionnements, mais elle nous a dit qu’elle est en mesure de gérer ça. La mouvance a également estimé qu’il y avait les mêmes dysfonctionnements (enrôlement de mineurs, manque de récépissés…) sur le terrain. Ainsi, notre position était simple. Comme de toute part, nous avons constaté des dysfonctionnements et des anomalies, compte tenu de l’importance d’avoir un fichier propre et crédible, nous avons demandé de suspendre ce processus pour faire une évaluation exhaustive de l’ensemble de ces dysfonctionnements pour voir de quelle manière la CENI est organisée sur le plan technique, matériel et administratif pour les corriger. Ensuite, on répartirait sur une base confiance renouvelée. C’est cette position que l’opposition a adopté lors de cette deuxième session du dialogue politique. Mais, on nous a rétorqué qu’il n’était pas possible d’interrompre le processus ; et, hier, vendredi, il y a une réunion qui devait se tenir pour la fixation de la caution pour les législatives. Et, à partir du 18 décembre, on allait commencer à parler des dossiers de candidature. Donc, cela veut dire pour la CENI, peu importe, elle va continuer à dérouler tranquillement son programme… Donc, à partir du moment où on s’est rendu compte qu’il n’y a aucune volonté, aucune bonne foi pour aller de l’avant, nous avons décidé de suspendre notre participation au dialogue sur ces deux points jusqu’à ce qu’on nous donne des éléments concrets qui répondent à nos exigences sur les points à l’ordre du jour », a expliqué Boubacar Bary.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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