Sit-in à la Cour Constitutionnelle : les réactions de quelques manifestants

Foniké Menguè
Nèné Oussou Diallo, présidente nationale des femmes du parti GRUP

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, à l’initiative de la Cellule du Balai Citoyen, plusieurs compatriotes se sont retrouvés dans la matinée de ce mercredi, 19 septembre 2018, devant la Cour Constitutionnelle pour dénoncer la tentative de destitution de monsieur Kéléfa Sall par les huit autres commissaires de la Cour.

Activistes de la société civile guinéenne, politiciens et simples citoyens ont uni leurs voix pour apporter leur soutien au président de l’institution qui est la gardienne de la Constitution guinéenne, rapporte un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

En dénonçant l’attitude des huit conseillers à l’égard de leur président Kéléfa Sall, les manifestants ont entonné en chœur des slogans hostiles comme : A bas les putschistes ! A bas le tripatouillage de la Constitution ! Kéléfa Sall reste et demeure le président de la Cour Constitutionnelle.

Ensuite, des discours ont été tenus par les manifestants pour exprimer leur soutien à Kéléfa Sall mais aussi avertir les huit commissaires frondeurs.

Interrogée à chaud par notre reporter, Nèné Oussou Diallo, présidente nationale des femmes du parti GRUP (Génération pour la Réconciliation, l’Union et la Prospérité), dit que : « je suis ici présente, parce que je suis guinéenne, je suis une femme. Le problème qui se pose aujourd’hui n’est pas un problème personnel, mais un problème national. Ça concerne toute la Guinée, j’ai des parents qui sont guinéens, j’ai des enfants qui sont guinéens et moi-même je suis guinéenne. Donc, quand je vois que mon pays est en train d’être bazardé, en train d’être détruit, ma conscience me demande d’être là pour combattre le système qui est en train de se mettre en place. Je veux concrètement qu’on dise non à Alpha Condé et à son clan, qu’on lui dise que monsieur Kéléfa Sall est intouchable à la Cour Constitutionnelle. S’il touche à Kéléfa Sall, il a touché à son pouvoir lui-même. Si Kéléfa Sall quitte la Cour Constitutionnelle, Alpha Condé aussi ira avec Kéléfa Sall. Les deux choses-là sont liées. Si Kéléfa Sall est destitué, Alpha Condé sera destitué aussi, on le jugera et on le mettra en prison ».

Foniké Menguè

De son côté, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, membre des Forces Sociales de Guinée, a dit être là « pour une seule raison. C’est pour soutenir un peu monsieur Kéléfa Sall, lui réitérer notre soutien, montrer à la communauté internationale que le président de la Cour Constitutionnelle reste et demeure monsieur Kéléfa Sall. Et, en même temps, on lance un appel à l’endroit des huit putschistes, des huit cannibales, des huit sorciers qui veulent ensorceler notre pays. Le message, c’est de leur dire que la loi est dure, mais c’est la loi, la loi est sacrée, notre Constitution est sacrée. Donc, tant que le mandat de monsieur Kéléfa Sall n’est pas fini, il restera et demeurera le président de la Cour Constitutionnelle ».

Par ailleurs, Foniké Menguè a accusé les huit conseillers d’être des fauteurs troubles. « Vous remarquez que monsieur Kéléfa Sall est dans son bureau, en train de travailler. Mais, les huit frondeurs ne sont pas là. C’est des pagailleurs, ils ont pris l’argent quelque part juste pour faire la pagaille. On a appris que les huit frondeurs veulent organiser une élection pour élire un nouveau président. S’ils le font, on va les trimballer tous en justice, personne n’est au-dessus de la loi. On va les trimballer en justice ici et si la justice guinéenne ne fait rien, on les trimballe au niveau de la justice de la CEDEAO », prévient l’activiste de la société civile.

Ahmed Kourouma

Pour sa part, Ahmed Kourouma, vice-président du parti GRUP, a également justifié sa présence sur les lieux. « Ce qui a motivé notre présence, c’est pour la sauvegarde des acquis démocratiques de notre pays. Et puis ce n’est pas une affaire de société civile. C’est une question nationale, ça concerne absolument tous les citoyens, partis politiques et société civile. Le peuple doit se lever pour dire non au tripatouillage, d’abord des élections, et puis, ce qu’on voit poindre à l’horizon, c’est-à-dire la mise en place d’un processus de troisième mandat. Il ne faut pas que ça arrive, d’où ma présence aux côtés du peuple de Guinée aujourd’hui, pour venir apporter mon soutien, parce que je suis d’abord un citoyen guinéen. S’ils organisent une élection pour élire un nouveau président à la Cour Constitutionnelle, ça sera le chaos, je le préviens. Huit frondeurs ne peuvent pas décider du sort de 13 million de guinéens, il en est hors de questions. Nous l’avons dit et nous le redisons. Si jamais, ils touchent à Kéléfa Sall, l’opposition républicaine, dont je fais partie, en prendra toute la mesure et la gravité et ça pourrait amener à certaines choses. Donc, il faut qu’ils réfléchissent à deux fois voire à trois fois avant d’arriver à ce niveau de bêtise ».

Propos recueillis par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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