SOS pour les imams de Kankan : « les mosquées sont fermées, mais les poches ne le sont pas… »

Elhadj Aguibou Chérid, secrétaire général de la ligue islamique préfectorale
Elhadj Aguibou Chérid, secrétaire général de la ligue islamique préfectorale

L’instauration de l’état d’urgence sanitaire dans le cadre de la riposte contre le Covid-19 a sérieusement secoué les habitudes des guinéens à cause des nombreuses restrictions. Les activités économiques sont perturbées, jouant gravement sur le revenu des citoyens. La fermeture des mosquées a eu un impact négatif tant que les muezzins que sur les imams, dont certains ne disposent d’aucune source de revenu et ne bénéficient plus des largesses des citoyen.

C’est pour interpelle sur cette situation que le secrétaire général de la ligue islamique préfectorale de Kankan, Elhadj Aguibou Chérif, demande aux bonnes volontés de porter assistance aux imams, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

La situation des muezzins et des imams n’est pas enviable à cette période de fermeture des lieux de culte pour prévenir la propagation du Covid-19.  La quasi-totalité des imams et muézins du pays sont connus pour n’avoir aucun métier. Le plus souvent, ils bénéficient des largesses des âmes charitables dans les mosquées. Mais, la fermeture des mosquées a bouleversé les usages depuis quelques temps.

C’est dans ce contexte économique jugé préoccupant qu’El Hadj Aguibou Chérif, secrétaire général de la ligue islamique préfectorale de Kankan en appelle à des actes de bienfaisance au profit des imams. « Ce qu’on peut dire aux fidèles musulmans, et plus particulièrement aux personnes de bonnes volontés, c’est que ça fait plus d’un mois que les imams ne sont pas dans les mosquées pour cause de Coronavirus. Pourtant, à chaque fois que vous rencontrez ces imams dans les mosquées, vous leur donnez de l’argent pour leur nourriture et le prix du carburant. Mais, maintenant que les mosquées sont fermées depuis plus d’un mois, c’est clair que les imams ne gagnent rien. Pourtant, personne d’entre eux n’a un autre métier à travers lequel il peut nourrir sa famille. Donc, à part Dieu, nous avons de l’espoir que sur les fidèles musulmans. Chacun peut rencontrer l’imam de son quartier et lui venir en aide. Les mosquées sont fermées, c’est vrai. Mais, les poches ne sont pas fermées. L’accès aux mosquées est interdit, mais venir en aide aux imams n’est pas interdit », a-t-il dit.

Il reste à savoir si cet appel sera entendu d’autant plus que la conjoncture est pour le moins compliquée.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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