Soudure : à la rencontre de la battante Eliane Haba

 

Eliane Haba, 24 ans, attire bien d’attentions dans l’atelier de soudure où elle travail. En effet, la jeune fille a choisi de pratiquer un métier quasiment réservé aux hommes en Guinée. Un reporter de Guineematin.com est allé à sa rencontre pour parler de ses motivations, son intégration et bien sûr ce que travail lui apporte aujourd’hui.

« Cela fait 3 ans depuis que j’ai commencé à exercer le métier de soudeur. J’ai vite appris parce que je comprenais parfaitement ce qu’on me montrait. Et aujourd’hui, moi-même j’apprends aux nouveaux venus comment travailler. Je fais ce métier de mon propre gré, personne ne m’a forcé à le faire. J’ai trouvé que ce travail me plait et j’ai décidé de le faire. Mes parents aussi m’ont accompagné dans mon choix », a-t-elle expliqué.

La jeune demoiselle travaille dans un atelier situé à Kobaya, un quartier de la commune de Ratoma (Conakry). Elle souligne que tout n’a pas été facile pour elle au début. Mais, elle a réussi à bien s’intégrer dans un milieu où elle est l’unique fille. « Nous sommes au nombre de 11 apprentis et je suis la seule fille. Mais cela ne m’a pas empêché de bien m’intégrer, j’entretiens de bons rapports avec mes collègues de travail », se félicite Eliane Haba.

Même si elle est encore apprentie, la soudeuse tire déjà profit de son métier. Et elle en est bien fière. « Avec mon métier, j’arrive à m’en sortir aujourd’hui sans l’aide de quelqu’un et sans courir derrière les hommes pour faire des choses qui déshonorent ma famille. Ce que je gagne ici me suffit largement pour satisfaire mes besoins. Bien sûr que j’ai rencontré des difficultés au début, j’ai entendu beaucoup de choses de la part de certaines personnes qui n’ont rien à faire que de parler de leur prochain, mais j’ai su baisser ma tête et j’ai continué à travailler pour atteindre mon objectif », a-t-elle révélé.

Eliane Haba invite les jeunes à « prendre du sérieux et à être des battantes. Elles doivent accepter de faire un métier qui leur permettra d’être autonomes pour ne être à la merci de quelqu’un ».

Amadou Mouctar Baldé pour Guineematin.com

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