Suspicion entre travailleurs et leaders syndicaux : « si vous n’êtes pas corrompus, montrez-le »

Syndicaliste0Comme nous l’annoncions précédemment, une réunion s’est tenue à la Bourse du Travail (siège du syndicat) entre les leaders syndicaux et les travailleurs, dans la matinée de ce jeudi 4 février 2016. A l’unanimité, la décision a été prise d’aller en grève à partir du 15 février. Mais, une large partie du débat a été consacrée à des explications sur des accusations de corruption contre les dirigeants, a constaté Guineematin.com sur place.

« A bas la corruption ! », a entonné une dame, au fond de la salle. « A bas la corruption », a répété un des accusés, Amadou Diallo, secrétaire général de la CNTG. Après des discours qui ont peu rassuré, un travailleur a crié dans la salle : « si vous n’êtes pas corrompus, montrez-le »… Et, un autre accusé, le secrétaire général de l’USTG, Louis M’Bemba Soumah, a pris la parole pour expliquer que certains d’entre eux luttent pour la défense des travailleurs depuis 30 ans, mais n’ont ni maisons, ni voitures. Et que s’ils étaient corrompus, ils n’auraient pas manqué de tout cela.

Un syndicat peu crédible

Aujourd’hui, si les revendications syndicales ne souffrent d’aucune légitimité, ce n’est pas le cas de leurs porteurs. Déjà membres du conseil économique et social, certains de ces leaders syndicaux sont reprochés de marchander leurs positions sur le dos des travailleurs.

Ce sont également ces positions qui ont permis des leaders comme Amadou Diallo (en 2007) et Louis M’Bemba Soumah (après les démissions consécutives aux massacres du 28 septembre 2009) de devenir ministres.

Au-delà de la moralité et des ardoises salées que l’un et l’autre ont dû laisser à la tête du même ministère (Fonction publique, réforme administrative), c’est leur crédibilité qui est aujourd’hui mise à rude épreuve.

Finalement, après des arguments peu rassurants, la réunion de ce matin a été clôturée par des prières que tout traître qui marchandera les revendications syndicales auprès d’une autorité soit maudit par Dieu.

De retour de la Bourse du Travail, Ibrahima Sory Diallo

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