Tentative d’expropriation d’une parcelle à Donka : les explications de la victime, Hadja Aye Bobo

Inquiétude et consternation, ce sont les sentiments qui animent Mme Barry Hadja Aye Bobo, une habitante de la cité ministérielle de Donka, dans la commune de Dixinn (Conakry). Cette citoyenne est victime d’une tentative d’expropriation « illégale » de son terrain. Elle accuse une de ses voisines d’être en connivence avec les autorités en charge de l’habitat pour chercher à lui retirer une partie de son domaine. Rencontrée par un journaliste de Guineematin.com, ce mercredi 17 mars 2021, la victime est revenue sur la genèse de cette affaire.

Madame Barry Hadja Aye Bobo

 « Mme Camara Marie Ayoub est une voisine de longue date, et elle me côtoyait. Un jour, elle est venue me demander de lui donner deux mètres de ma parcelle pour y construire une boutique, mais je n’ai pas accepté. Donc, le samedi 9 mai 2020, mon manguier et d’autres arbres fruitiers ainsi que les plantes de bordures de fleurs ont été abattus dans ma cour sans autorisation, sans sommation. La destruction de ce jardin boisé de plus de 40 ans s’est faite sur commande de Marie Ayoub.

Le lundi 11 mai, le ministre Ibrahima Kourouma (ministre de la ville et de l’aménagement du territoire) et tout son staff sont venus sur les lieux avec Mounir Cissé (complice des voisins Marie Ayoub et son mari. Mounir est l’ami de leur fille Rose). Le ministre Kourouma m’a informé qu’il ampute une partie de ma cour, à partir de ce jour. Mais, en réalité, ils ont permis à Mme Camara et des loubards qu’elle a recrutés de rentrer, casser une partie de la clôture pour l’accès d’une voiture et enlever les bornes et les limites entre nous, datant de la période coloniale.

Le 12 mai, le secrétaire général de la ville, M. Mohamed Mamma Camara est venu sur ordre du ministre pour casser des escaliers et une terrasse, implanter un mur de 15 rangées de briques, nous encerclant », a expliqué Hadja Aye Bobo, qui se dit « déçue de voir des commis de l’Etat de ce niveau qui ont la confiance de l’autorité, utiliser les moyens de l’État (policiers et gendarmes), pour saccager mon terrain sans foi ni loi, où j’ai vécu depuis 1978 avec ma famille ».

Après ces actes qu’elle trouve regrettables, la victime a saisi les autorités concernées pour réclamer justice. Malheureusement, son dossier semble être passé aux oubliettes. « L’autorité est saisie et l’affaire est confiée à l’agence judiciaire de l’État depuis mai 2020. Mais jusqu’à présent, la justice n’a pas réagi. Mais comme l’Homme doit vivre d’espoir, j’espère que le slogan gouverner autrement ne sera pas un vain mot pour le plus grand bien du citoyen guinéen qui réussira à combattre l’arbitraire, l’injustice et l’impunité dans le pays », a dit Hadja Aye Bobo.

Mohamed DORÉ pour Guineematin.com 

Tél. : +224 622 07 93 59

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