Thuriféraires et insulteurs d’hier, avez-vous déjà abandonné le Fama ?

Alpha Condé
Alpha Condé

On n’a pas besoin d’être dans le secret de Dieu pour savoir que M. Alpha Condé, de là où il se trouve actuellement, médite beaucoup. Si le vieil homme jouit encore de toutes ses facultés mentales, il tourne en boucle le film qu’il a joué ces dernières années. Depuis le premier jour où un Directeur de la police avait dit à N’Zérékoré que les deux premiers présidents de la République de Guinée ayant régné jusqu’à leur dernier souffle, pourquoi pas l’actuel, la machine du troisième mandat s’était mise en branle.

Après cette déclaration dénoncée à l’époque par une partie de l’opposition, la société civile et la presse, d’autres ont suivi pour encourager l’homme à aller à l’encontre de la mise en garde que feu Kelafa Sall lui avait faite. De fil à éguille, ce dernier, -le président de la cour constitutionnelle- est devenu la bête noire du régime. Et avec lui tous ceux qui voulaient éviter au chef de l’Etat ce qui lui est arrivé le 5 septembre dernier.

Dans le débat qui a suivi, le président a fait le tri entre ceux qui l’encourageaient à modifier la constitution et ceux qui le dissuadaient. Il préféra les premiers au détriment des seconds. Alors que, justement ces derniers le mettaient en garde en lui disant, de façon prémonitoire, que ses thuriféraires d’hier devaient être ses pourfendeurs d’aujourd’hui. C’est exactement ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Quand un homme comme Alhousseiny Makanera Kaké dénonce à postériori les pratiques d’avant 5 septembre, si Alpha Condé l’écoute il va sûrement se mordre les doigts.

Malheureusement, le vieil homme n’a aucune excuse. Il s’est laissé aveugler par le pouvoir. Il a préféré écouter ses pires ennemis. Ceux-là dont le seul et l’unique souci était de se remplir les poches et les comptes. Et cela ne pouvait se faire qu’à travers un complot visant à maintenir un octogénaire au pouvoir à n’importe quel prix. D’où la terreur à laquelle nous avons assisté ces dernières années. Avec en toile de fond un Premier ministre qui dit préférer l’ordre à la loi. Alors que c’est la seconde qui définit et encadre le premier.

M. Alpha Condé a régné par la haine contre ses opposants (et plus particulièrement les anciens Premiers ministres qui l’empêchaient de dormir) et la répression contre leurs militants. L’une des erreurs monumentales que le président déchu a commise fut d’accepter la formation d’une équipe dont le rôle était d’insulter les anciens Premiers ministres. Plus particulièrement celui qui lui donnait plus de soucis. En l’occurrence Cellou Dalein Diallo. Des opportunistes de tout acabit avaient finalement compris que pour se faire une place au soleil sous le règne de Condé il fallait insulter Cellou. Certains se sont donné à cœur joie.

Paradoxalement, les militants de première heure du RPG se sont abstenus de jouer ce peu honorable. Ils l’ont laissé aux transfuges qui, pour se faire accepter dans l’autre camp, se sont permis de tous les excès. Personne ment je n’oublierai jamais un post d’un ancien de l’UFDG qui a rejoint le RPG qui a écrit sur sa page Facebook au pire moment de la crise consécutive à la nouvelle constitution que « c’est si chaud à Labé que les maisons allaient puer la nuit parce que les occupants ne pouvaient pas sortir ». Entendez à cause de l’occupation de la ville par les forces de l’ordre.

Il ne s’agit nullement de remuer le couteau dans la plaie. Mais de rappeler que la gouvernance d’Alpha Condé a été un cauchemar voire une catastrophe. Lorsqu’une gouvernance est basée sur la division et la stigmatisation, les extrémistes se frottent les mains. Ils trouvent un terrain fertile pour parvenir à leurs objectifs souvent inavouables. Ironie du sort, ceux qui qualifiaient l’ancien président de leur Fama (père) estiment que l’actuel est leur Koro (frère).

Pour les flagorneurs et tous ceux qui insultaient les pères et mères des opposants et leurs communautés (auxquelles eux-mêmes appartiennent) la page Condé est tournée. Désormais leur seul objectif c’est comment caresser les nouvelles autorités dans le sens des poils. Malheureusement pour eux, le nouvel homme fort de la Guinée a martelé qu’il n’y aura pas de recyclage.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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