Timbo : « une cinquantaine de blessés dont 8 graves et 2 très graves », médecin

TimboL’inauguration de la mosquée de Karamoko Alpha Mo Timbo s’est déroulée dans une totale confusion, ont constaté les deux reporters de Guineematin.com qui étaient sur place, ce vendredi 27 mai 2016.

L’annonce du chef de l’État, le professeur Alpha Condé, dans une zone complètement acquise à son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo (avec une tension tension politique maximale liée à d’éventuels slogans pour un troisième mandat), a poussé les autorités à y déployer un impressionnant dispositif de sécurité. Et puis, les portes de la mosquée ont été fermées jusqu’à la dernière minute pour laisser la délégation gouvernementale (conduite par le Premier ministre, Mamady Youla) d’entrer la première.

imageC’est ainsi que le refus, sans aucune explication, de laisser les fidèles entrer a poussé ces derniers à bousculer les cordons de sécurité pour entrer de force. Et, la réaction des agents qui ont tiré du gaz lacrymogènes sur cette énorme foule a engendré une bousculade avec des jeunes surchauffés qui y ont répondu par des jets de pierres. Ce qui a engendré plusieurs blessés : des civils et des agents de la sécurité.

Interrogé par les journalistes présents à Timbo, l’inspecteur régional de la santé de Mamou, Docteur Mamadou Kouyaté n’a pas confirmé pour le moment le cas de mort, véhiculé sur les réseaux sociaux. Docteur Mamadou Kouyaté (fils aîné du célèbre Sory Kandja Kouyaté) a plutôt parlé d’une cinquantaine de blessés dont « huit (8) graves et deux (2) extrêmement graves ».

Mauvaise stratégie sécuritaire

D’abord, Guineematin.com a appris qu’il y a eu environ cinq cent mille (500 000) personnes qui ont voulu prier dans une mosquée de mille cinq cent (1 500) places. Mais, dans nos provinces, il n’a jamais été difficile de canaliser une telle foule. Comme cela s’est passé à Fatako, si on avait laissé la gestion de la foule aux communautés, rien n’allait se passer de grave, puisqu’on a l’habitude de donner la place à l’étranger. D’ailleurs, il n’y a pas plus docile qu’un public croyant venu presqu’en pèlerinage dans une cité historique. Il suffisait donc que des personnes habillées et ayant le verbe (imams, muezzins et mêmes les farbas) expliquent aux fidèles qu’ils doivent rester où ils sont et prier sur place pour éviter de bousculer les érudits auprès de qui ils sont venus chercher de bénédiction, personne n’allait bouger, de peur d’être maudit.

Mais, quand des agents de la sécurité chargent leur gaz sur une foule compacte, ça ne peut engendrer que des asphyxiés et des bousculades de toute sorte.

Finalement, très décriés dans cette zone complément acquise à l’opposition, des véhicules ministériels (dont celui de Siaka Barry, ministre des Sports, de la Culture et du patrimoine historique) ont fait les frais de la colère des jeunes.

Le Premier ministre, Mamady Youla, pour sa part, a pris la poudre d’escampette avec plusieurs autres officiels. Le représentant du chef de l’État n’a même pas assisté à la prière inaugurale de la mosquée pour laquelle il a pourtant dépêché à Timbo avec un hélicoptère ! Mais, quand il y a eu des abeilles, en plus du gaz lacrymogènes et des jets de pierres, Mamady Youla n’a pas été le seul à fuir ! Cellou Dalein Diallo et sa délégation, ainsi que beaucoup d’autres officiels n’ont pas demandé ce qui se passe : dès qu’ils ont aperçu le Premier ministre et sa garde accélérer le pas dans le champ, ils ont quitté la mosquée avant la prière. Mais, tous sont unanimes sur la rapidité du Premier ministre, Mamady Youla, dans ce qui pourrait bien s’appeler « la bousculade de Timbo »…

À suivre !

Mouctar Barry et Mamadou Ba Keita étaient les envoyés spéciaux de Guineematin.com à Timbo 

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