Tirs au camp Alpha Yaya Diallo : trois des quatre militaires inculpés ont comparu ce jeudi

Après le mouvement de colère de certains hommes en uniforme au camp Alpha Yaya Diallo, ex siège de la junte dirigé par le capitaine Moussa Dadis Camara, plusieurs militaires ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt le 30 janvier 2017. Alors qu’on annonçait plus d’une dizaine d’arrestations, seulement quatre militaires ont été mis sous mandat de dépôt, a appris Guineematin.com, auprès du tribunal militaire.

Ce sont les Adjudant-chef Oumar Condé,  Amara Kalaban,  Ibrahima Sory Camara (en fuite) et l’adjudant Ibrahima Sylla, qui sont inculpés d’incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, révolte,  vol d’armes de guerre.

Le président du tribunal militaire Alpha Seny Camara a identifié les trois prévenus pour la première audience de ce jeudi 09 février 2017.

C’est l’adjudant-chef Ibrahima Sylla qui comparu en premier après l’appel nominatif du juge.  Dans ses explications, il a reconnu presque tous les chefs d’accusations et rejeté celle du vol d’armes.

Exerçant depuis 15 ans au sein de l’armée, l’adjudant chef Ibrahima Sylla  a expliqué que depuis six ans, l’armée n’a pas reçu de dotation.  « Nous achetons dans les mains des particuliers les tenues et les chaussures que nous portons, les chaussures dont une paire coûte jusqu’à 700.000 GNF à 800.000 GNF » soutient l’adjudant chef.

Poursuivant sa narration, l’accusé a dit au tribunal que l’objet de ces tirs en l’air était une façon pour lui et ses camarades d’attirer l’attention de la hiérarchie sur les conditions de vie de la grande muette. Il s’est réjouis d’ailleurs que cela ait permis l’augmentation de 20 pourcent sur la solde de tous les militaires.

Bien qu’ayant demandé la parole avant le début de l’audience, les avocats de la défense se sont heurtés au refus du juge audiencier,  Alpha Seny Camara.

Prenant la parole à la suite du ministère public l’avocat de la défense Me Rafiou Rajah a contesté la citation faite par le procureur. Citant les articles 72 du code de justice militaire, l’avocat de la défense a demandé au juge de prononcer la nullité de cette procédure.

Après un houleux débat entre le ministère public et les avocats de la défense, le président du tribunal a ordonné la poursuite du débat. Une décision qui a soulevée l’ire des avocats de la défense qui ont aussitôt boudé la salle.

Après cet incident, le juge Alpha Seny Camara a reporté le procès au 16 février 2017.

À rappeler que c’est la première audience du tribunal militaire en 2017, après celle des militaires accusés dans l’attaque du domicile du président de la République du 19 juillet 2011.

Nous y reviendrons !

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

Tél.: (00224)620848501

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