Tougué : le fils d’une autorité locale poursuivi pour un cas de présumé vol de câbles électriques

Les jeunes de la Commune Urbaine de Tougué se sont fortement mobilisés ce lundi, 5 juin 2017, pour exprimer aux autorités préfectorales leur farouche opposition à la libération du jeune Mohamed Oularé, fils du secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, Elhadj Aly Arafan Oularé, poursuivi pour vol d’un rouleau de câbles électriques, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la région.

Le vendredi dernier, 2 juin 2017, le jeune Mohamed Oularé, fils du secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, Elhadj Aly Arafan Oularé a été pris avec un rouleau de câbles électriques volé au préjudice de la société malienne KAMA, chargée de la mise en œuvre du projet d’électrification de la ville de Tougué.

Ayant soupçonné des manœuvres visant à faire libérer le petit délinquant à cause de son père haut placé, les jeunes de la commune urbaine de Tougué ont décidé d’en découdre avec les autorités préfectorales à travers une manifestation de protestation vigoureuse.

Avec l’implication du président du conseil préfectoral des organisations de la société civile de Tougué, Alpha Ammar Baldé, le projet de manifestation de protestation a été transformé en une rencontre à la maison des jeunes où le préfet de la localité, Elhadj Abdourahmane Baldé et sa délégation ont été reçus dans une atmosphère très chargée.

Il est revenu d’abord au commandant de la gendarmerie territoriale de Tougué, Cdt Honoré Kolié, de prendre le premier la parole pour rassurer la jeunesse : « je suis très content du comportement adopté par la jeunesse de Tougué, parce que maintenant là nous voulons tous le progrès de la ville. Je remercie encore le président de la société civile qui a pris l’initiative à ce que la jeunesse emprunte la voie pacifique. C’est une bonne idée. Nous voulons la paix, parce qu’un bon vent souffle à Tougué. Il faut qu’on encourage les bailleurs. Quand ils entendent les bruits, ils ne viendront pas. Ce qui reste clair, la vérité sera dite » conclu l’officier de la gendarmerie territoriale de Tougué.

Ensuite, le secrétaire administratif de la délégation communale de la jeunesse de Tougué, Mamadou Saliou Alpha Baldé a décliné les différents points de revendication : « informer que ce cas de vol fait suite à de nombreux d’autres cas, demande à ce que le présumé voleur soit traduit devant la justice de paix de Tougué, quand le présumé voleur s’évade c’est son père qui viendra à sa place » a-t-il prévenu.

Dans son allocution de circonstance, le préfet de Tougué, Elhadj Abdourahmane Baldé s’est montré très déterminé dans un langage ferme et clair devant sa population. Il a tout d’abord apprécié l’esprit démocratique de la jeunesse avant de s’engager à poursuivre la lutte contre les maux qui rongent sa juridiction.

« Pour rien au monde nous ne partagerons avec un malfaiteur contre les acquis de la préfecture. Le développement de Tougué, c’est l’affaire de tous les fils de Tougué. Et d’ailleurs si cela s’avère vrai, il sera devant la justice. Quand le moment opportun arrivera et que le présumé voleur n’est pas en détention, en ce moment, nos têtes seront à votre disposition » a rassuré le préfet de Tougué.

Poursuivant son intervention dans un langage humouristique, le préfet de Tougué a déclaré : « nous vieux, si nous sommes maladroit, je vous demande de nous remettre sur la voie.»

Le président du conseil préfectoral des organisations de la société civile de Tougué, Alpha Ammar Baldé, communément appelé ‘’Real’’ a insisté sur la légitimité de la revendication de la population en générale : « la revendication surtout pacifique des jeunes et des femmes de Tougué est légitime, c’est pour défendre les acquis de la préfecture. Et nous allons suivre ce dossier de près, car le préfet a pris l’engagement pour que la justice soit faite. »

Cette rencontre de crise a pris fin par les bénédictions dites par les sages de la ligue islamique préfectorale de Tougué.

Il est à signaler que le jeune Oularé se trouve actuellement dans les locaux du commissariat central de Tougué.

Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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