TPI de Kaloum : la partie civile demande l’irrecevabilité de l’opposition formulée par Abdourahamane Sidibé !

Libre Opinion : Condamné par défaut à 5 ans de prison ferme le 08 Juillet 2016 pour trafic international de grands singes, Abdourahamane Sidibé a fait opposition à la condamnation devant le tribunal de première instance (TPI) de Kaloum. Au cours de son procès tenu le lundi 27 février 2017, l’avocat  qui défend l’intérêt du Ministère de l’environnement, des Eaux et Forets, constitué partie civile, demande  au juge de déclarer irrecevable l’opposition de M. Sidibé Abdourahamane, jugée irrégulière. L’audience est renvoyée au  06 mars 2017 pour délibéré.

Par la complicité du commandant Ansoumane Doumbouya, ancien chef de l’organe de gestion CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de la flore sauvage menacées d’extinction), Abdourahamane Sidibé oiseleur de profession  a dirigé un puissant réseau transnational. Un réseau par lequel il a exporté un nombre important de grands singes et autres espèces sauvages en chine et dans le reste du monde. Des espèces animales intégralement protégées par le code de faune en vigueur en Guinée et par les Conventions Internationales. Il  doit ce gigantesque exploit au Commandant Ansoumane Doumbouya qui lui livrait frauduleusement les permis CITES afin de faciliter son business illégal.  Selon des rapports de l’Interpol et ceux du Secrétariat Général de la CITES, 130 chimpanzés et 10 gorilles  ont été exportés illégalement en Chine via ce système avec des permis CITES sous le code source C, signifiant qu’ils étaient déclarés comme élevé en captivité. Alors qu’il n’existe aucune structure d’élevage de chimpanzés en Guinée.

Ainsi, durant 30 ans le réseau Sidibé  a exercé cette activité illégale et lucrative.  Car, estime-t-on, les chimpanzés exportés en chine se vendent  au prix de 20.000 dollars l’unité, des lamantins exportés dans les différents pays asiatiques au prix de 50.000 dollars l’unité sans compter d’autres animaux protégés et des oiseaux exportés dans la plus grande violation des lois nationales et de la Convention CITES.

Après son arrestation, le condamné Sidibé Abdourahamane a fini par faire opposition. Devant le tribunal, il a nié les faits mis à sa charge tout en clamant son innocence.

L’avocat de la partie civile  représentant le Ministère de l’Environnement au procès a exprimé ses inquiétudes relatives aux conditions requises pour que l’opposition soit recevable. Il poursuit en soutenant qu’au sens des articles 482 et suivants l’opposition est ouverte à tout condamné par défaut pour faire prévaloir ses arguments. Toutefois,  en vertu de l’article 483 alinéa 1 du Code de Procédure Pénale, « l’opposition est notifiée par tout moyens, au Ministère Public, à charge par lui d’en aviser, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, la partie civile ». Après vérification à l’audience, il a été constaté par le juge que l’opposition de Sidibé Abdourahamane n’a pas été enregistrée dans les registres du greffe conformément à la loi. Par conséquent, l’Avocat estime que le juge doit déclarer irrecevable ce document  et remettre le condamné à la maison centrale de Conakry pour qu’il y purge ses 5 ans de prison ferme.

Devant ce dilemme Cornélien  où le Ministère Publique était favorable à la recevabilité de la demande d’opposition de M. Sidibé Abdourahamane, le juge a fini par calmer la tension des parties en renvoyant le procès le 06 mars 2017 pour délibéré.

Affaire à suivre….

Fatou Kourouma

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