Tueries de manifestants en Guinée : le ministre Keira accuse le FNDC

Comme annoncé précédemment, le ministre conseiller à la présidence de la République, Alpha Ibrahima Keira, a pris part ce samedi, 15 février 2020, à l’assemblée générale hebdomadaire du RPG arc-en-ciel (l’actuel parti au pouvoir en Guinée). Et, devant les militants de ce parti qui trône actuellement à la tête du pays, l’ancien ministre de la sécurité s’est érigé en défenseur inconditionnel des forces de l’ordre, souvent accusées de tirer à balles réelles sur les manifestants désarmés qui protestent contre un troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat guinéen.

Alpha Ibrahima Keira affirme que « les forces de l’ordre ne sont pas violant » et désigne les « organisateurs des manifestations (le FNDC) » comme les premiers responsables des tueries enregistrées dans les différentes manifestations, rapporte un journaliste de guineematin.com qui était au siège du RPG arc-en-ciel à Gbéssia.

Depuis le 14 octobre dernier, le front national pour la défense de la constitution (FNDC) manifeste en Guinée pour barrer la route à tout changement de constitution visant à octroyer un troisième mandat à l’actuel chef de l’Etat guinéen, le Pr Alpha Condé. Ces manifestations, souvent réprimées par les forces de l’ordre, ont déjà enregistrées 38 morts (selon le FNDC). Ces tueries sont souvent attribuées aux forces de l’ordre auxquelles on reproche de faire usage de « d’armes létales » dans leur rôle de maintien d’ordre. La communauté internationale se braque de plus en plus contre le pouvoir de Conakry et dénonce « des atteints graves aux droits de l’homme » dans le pays. Dans la mosaïque des réactions, le parlement européen a pris une résolution, cette semaine, pour sevrer la guinée « de financement et de fourniture de matériel de sécurité et de répression » pendant cette crise sociopolitique.

Mais, à en croire le ministre conseiller à la présidence de la république, Alpha Ibrahima Keira, les agents des forces de l’ordre guinéens ne sont pas violent. Dans une allocution au siège du RPG arc-en-ciel, l’ancien ministre de la sécurité a tenté d’absoudre ses anciens hommes de main de toutes les accusations (tueries, violences physiques…) formulées contre eux par les organisations des droits, la communauté internationale et l’opinion nationale guinéenne. Cependant, ce poche collaborateur du président Alpha Condé indexe, avec véhémence, les organisateurs des manifestations (le FNDC) comme les premiers responsables de ces tueries et les exhorte à montrer du doigt les auteurs de ces meurtres.

« Nous déplorons tous ces morts et nous prions pour le repos de leurs âmes. Mais, s’il faut faire des enquêtes, les premiers responsables, conformément à nos lois, ce sont les organisateurs des manifestations. Donc, qu’ils aient le courage d’aller se constituer devant la police judiciaire pour dire que c’est nous qui avons organisé et on va vous aider à sortir les tueurs de ces jeunes que nous tous nous recherchons. Ou bien, nous allons demander aux mosquées de prendre la Fatiha contre ceux qui tuent les enfants des gens. Parce que c’est indigne et ça sali l’honneur du guinéen. Et, c’est avec ça qu’ils vont raconter des mensonges sur le gouvernement à l’extérieur. C’est une honte ! Il faut que nos compatriotes se ressaisissent ! Et, si l’Etat poursuit les organisateurs, on voit encore des groupuscules qui se lèvent pour aller intimider les juges devant les tribunaux… », a déclaré Alpha Ibrahima Keira.

Avec un ton ferme et des mots durs, le ministre conseiller à la présidence de la république s’est érigé en défenseur indéfectible des forces de l’ordre, tout en invitant la presse à « dire la vérité » sur la situation actuelle du pays.

« Ce n’est pas de gîté de cœur que la police guinéenne utilise même les grenades lacrymogènes… J’invite la presse aussi à dire la vérité. Quand quelqu’un casse le véhicule de quelqu’un, quand ils jettent des cailloux sur les policiers, quand ils ont des armes blanches et quand ils brûlent des pneus, vous appelez ça manifestants ? Le manifestant c’est celui qui a une banderole, il sort comme les femmes de l’UFDG… pour exprimer leur sentiment. Nous les (les femmes de l’UFDG) saluons pour leur civisme », a indiqué Alpha Ibrahima Keira.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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