Un jeune tué par balle à Conakry : la famille accuse un gendarme en service à Cosa

La manifestation du FNDC contre le projet de nouvelle constitution a fait des morts, plusieurs blessés et de très nombreuses arrestations à travers la Guinée. Parmi les victimes, le jeune marchand de 28 ans, Mamadou Aliou Diallo. Il a été tué par balle dans la soirée d’hier lundi, 14 octobre 2019, à Cosa dans la commune de Ratoma. Au lendemain de ce drame, c’est la consternation dans sa famille. Les proches de la victime, qui accusent un gendarme en service au Point d’Appui (PA) du quartier, ont annoncé qu’une plainte sera déposée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

madame Kadiatou Diallo, mère de la victime

Selon madame Kadiatou Diallo, mère de la victime, c’est un gendarme connu qui aurait tiré sur Mamadou Aliou Diallo. « Après avoir prié et pris son petit déjeuner, Mamadou Aliou est allé passer un petit temps chez son ami, ensuite il est revenu à la maison. Je lui ai demandé où était-t-il ? Il m’a dit maman, à chaque fois qu’il y a des manifestations, vous vous inquiétez pour moi, alors que vous savez que je ne prends pas part aux manifestations. Donc, laissez-moi aller passer du temps à côté ici. Peu de temps après, un de ses amis est venu me demander après lui. Je lui ai dit de tenter son numéro. Il a essayé, mais il était éteint. Quelques temps après, une fille est venue nous dire que mon fils a reçu une balle au ventre. J’ai dit qu’il ne survivra pas. Mais, celui qui a tué mon fils, il est connu de tout le monde. C’est un gendarme appelé Bomboly. Selon les témoignages, quand le gendarme a sorti son pistolet, mon fils a dit hé grand, ne me tue pas puisque tu me connais bien. Alors, le gendarme a dit que je suis là pour te tuer parce que j’ai une haine contre toi. C’est ainsi qu’il a ouvert le feu sur mon fils. Quand mon enfant est tombé, il a été admis dans une clinique ici, quelques minutes après il a rendu l’âme », a-t-elle raconté.

Pour madame Kadiatou Diallo, son enfant n’avait pas de problème et constituait son espoir. « Ce n’est pas un bandit qui a été tué ! Il était mon espoir. C’est lui qui faisait tout pour moi. C’est vrai, je n’ai pas eu de fille, mais grâce à lui (le défunt) je ne regrettais pas de n’avoir pas conçue de fille. Parce qu’il faisait tous les travaux ménagers qu’une femme peut faire pour sa maman. Jamais je ne lui ai envoyé à une commission et qu’il m’a dit n’être pas en mesure de la faire. Il faisait tout ce que je lui disais et il priait aussi. (…) Donc, vous devez comprendre la tristesse dans laquelle je suis aujourd’hui. Je pardonne mon fils pour tout le mal qu’il m’aurait fait peut-être inconsciemment. Mais, je ne pardonne pas celui l’a tué ».

Mamadou Mansalako Diallo, oncle paternel du défunt

Mamadou Mansalako Diallo, oncle paternel du défunt, interrogé par Guineematin.com, a dit que cet assassinat est un coup dur pour la famille puisque c’est Aliou qui supportait la famille. « C’est lui qui prenait presque la famille en charge. Parce que son papa, qui était en service à l’hôtel de l’indépendance (GHI Novotel), ne travaille plus. C’est donc lui qui assurait la prise en charge de la famille. Comme d’habitude, lorsqu’il y a une perte cruelle comme ça, il doit y avoir une plainte. Et, on a confié l’affaire à un avocat qui va formuler la plainte et doit prendre les renseignements à partir de la famille. Je fais remarquer que les droits de l’homme n’existent plus en Guinée. Parce que le tronçon Bambéto-Cosa-Hamdallaye, il n’y a que des tueries, alors que de l’autre côté, ils ne tirent jamais. On a vu une grève en Algérie, je ne sais combien de mois, il n y a pas eu de morts. Mais en Guinée, dès qu’il y a une sortie, c’est la tuerie. Donc, on réclame la vérité, on réclame la justice en Guinée », a lancé monsieur Diallo.

A noter que Mamadou Aliou Diallo était originaire de Bädy Foulassodji, dans la sous-préfecture de Ditinn, préfecture de Dalaba.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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