Une militante du RPG interpelle Alpha Condé : « il faut penser à nous qui sommes du RPC, nous souffrons »

Mariame Sylla, militante frustrée du RPG

L’avènement du président Alpha Condé au pouvoir, en 2010, a suscité un grand espoir chez Mariame Sylla, qui se présente comme une militante des premières heures du parti au pouvoir. Dix ans plus tard, cette dame vit toujours dans la misère, partagée entre désillusion et consternation. Elle ne comprend pas pourquoi sa famille n’a pas encore bénéficié des avantages de l’accession du leader du RPG au pouvoir, alors qu’elle et sa mère ont tout donné pour l’atteinte de cet objectif. Rencontrée par un reporter de Guineematin.com ce mardi, 23 mars 2021, Mariame Sylla a lancé un appel pressant au président Alpha Condé, à qui elle demande de penser enfin à sa famille.

Mariame Sylla, militante frustrée du RPG

« Aujourd’hui, ce sont les militants du RPG Arc-en-ciel qui bénéficient des avantages du pouvoir. Et ceux de la première heure sont oubliés. Nous, nous avons cru à ce parti pendant que le RPG était fermé dans une boîte. Quand tu l’ouvres, tu auras exposé ton âme. A l’époque, j’étais très jeune lorsque je partais avec ma maman pour monter la garde au domicile d’Alpha Condé, à Mafanco. J’ai vu ma maman et d’autres militants qui portaient des machettes sur eux pour assurer volontiers la sécurité de l’actuel président, à un moment où il n’était pas le bienvenu en Guinée.

Quand ils ont fait sortir l’image de l’arrestation d’Alpha Condé à la télé, au temps de Conté, ma maman qui regardait la télé ce jour, a directement fait un AVC. Et, jusqu’à sa mort, elle est restée paralysée. Quand le président Alpha Condé est sorti de prison, il est venu en personne saluer ma maman chez nous, à Entag Fassa, avec deux Français. A un moment donné, les militants du RPG ont commencé à faire défection, en raison du manque de moyens. Ma mère a vendu son terrain à Lansanaya Barrage pour entretenir les militants de son quartier. Au début, nous les enfants, nous nous sommes tous opposés à cette vente. Mais, elle a réussi à cause de son engagement pour ce parti.

Elle était prête à donner tout ses biens pour la survie de ce parti. Quand ma maman décédait en 2003, Alpha Condé n’était pas au pays. Mais dès son retour, il est venu pour la deuxième fois chez nous pour nous saluer. Ce jour-là, il était habillé en veste trois poches. Avant de nous quitter, il a pris le nom de tous les enfants de ma maman, Djénabou Guiré, sur une liste avant de nous rassurer en ces termes : votre maman, Djénabou Guiré, est certes morte aujourd’hui, mais moi je suis chez moi à Mafanco. Vous pouvez compter sur moi. C’est pourquoi je ne comprends pas que notre père soit au pouvoir et que nous souffrions aujourd’hui.

Actuellement, moi, je suis malade. Je ne peux pas me tenir debout pendant longtemps. Et, c’est à cause du RPG que j’ai eu ce problème. A l’occasion d’un meeting qui se tenait à Kissosso, un agent est venu frapper ma maman avec son fusil. C’est ainsi que je suis venue me jeter sur ce corps habillé. Ensuite, un autre agent est venu par derrière pour me frapper avec son arme au niveau des hanches. Comme j’étais très jeune à l’époque, je ne l’ai pas senti. Mais aujourd’hui, c’est cette douleur qui me fatigue depuis plus de 3 ans.

Il y a des cadres du parti (le RPG) qui sont venus nous escroquer en nous retirant les anciennes cartes de membres de nos parents, sous prétexte que c’est Dr Mohamed Diané qui aurait demandé de collecter les cartes là afin d’aider les proches des détenteurs de ces premières cartes du parti. Jusqu’à présent, on a rien vu par rapport à ça. Je demande au président Alpha Condé de penser à nous qui sommes du RPC. Il a aidé beaucoup d’amies de ma mère, donc il doit se rappeler de nous aussi, parce que nous souffrons », a-t-elle lancé.

 Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 666-49-67-25

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