Université de Sonfonia : une manifestation d’étudiants violemment réprimée

En colère contre la hausse des frais d’inscription et de réinscription dans leur campus, plusieurs étudiants de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia ont battu le pavé ce jeudi, 17 décembre 2020. Cette manifestation pacifique au départ a dégénéré en affrontement entre les étudiants et les agents des forces de l’ordre qui sont intervenus sur place pour rétablir la circulation. Et, dans la foulée, plusieurs individus dont l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place ont été interpellés et conduit dans différents commissariats dans la banlieue de Conakry.

Selon les informations cette manifestation a été appelée par le « collectif des étudiants pour la réduction des frais d’inscription et de réinscription (CERFIR) ». Le but est de contraindre les autorités à baisser drastiquement le coût appliqué actuellement dans les universités et institutions d’enseignement supérieur du pays pour l’inscription et la réinscription des étudiants. Et, comme pour dire qu’ils adhèrent totalement aux idéaux défendues par ce collectif, des milliers d’étudiants de licence 2 et de licence 3 de l’université de Général Lansana Conté de Sonfonia sont sortis battre le pavé devant leur campus.

Cette manifestation de protestation a bloqué la circulation des engins roulant (véhicules, motos) pendant des heures sur l’axe Sonfonia-Yattaya. Et, avec des messages très clairs, ces étudiants ont demandé à ce que les frais d’inscription et de réinscription soient respectivement ramenés à 50 000 (au lieu de 250 000) francs et 30 000 (au lieu de 210 000) francs guinéens.

Mais, l’arrivée des forces de l’ordre sur place a très vite donné lieu à des échauffourées. Les deux groupes (étudiants et agents de sécurité) se sont affrontés à coups de pierres contre tirs de gaz lacrymogène. Ils sont restés aux prises pendant une bonne demi-heure avant que les agents ne finissent par prendre le dessus. Ils ont été appuyés par des militaires armée qui sont arrivés à bord de quatre pick-up. Et, dans la foulée, ils ont procédé à plusieurs interpellations sur place. Même le pauvre reporter de Guineematin.com, Malick Diakité, qui couvrait cette manifestation des étudiants a été embarqué par les forces de l’ordre. Notre confrère a été conduit à la CMIS n°6 de Yattaya où il a finalement été libéré.

A noter que les étudiants interpellés lors de cette manifestation ont été conduits dans différents commissariats de police à Sonfonia et Yattaya, en haute banlieue de Conakry.

Nous y reviendrons !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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