Vaccination contre la fièvre aphteuse : le ministre de l’élevage lance la campagne à Boké

La campagne nationale de vaccination contre la fièvre aphteuse a été lancée ce vendredi, 24 mai 2019 à Denken, localité de la sous-préfecture de Kolaboui, dans la préfecture de Boké. C’est le ministre de l’Elevage, Roger Patric Millimono qui a présidé la cérémonie, en présence des autorités locales et des partenaires techniques et financiers, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com qui était sur place.

Ansoumane Zito Coumbassa

Dans son discours de bienvenue, Ansoumane Zito Coumbassa, maire de la commune rurale de Kolaboui, a indiqué que la population de sa circonscription est à majorité agro-pastorale et l’élevage constitue la seconde activité après l’agriculture. Et selon lui, l’élevage à Kolaboui a été confronté à de sérieuses difficultés ces jours-ci, à cause de cette fièvre aphteuse. « La maladie à fièvre aphteuse a provoqué d’importantes pertes économiques au niveau des éleveurs à cause de sa contagiosité, des difficultés liées au traitement et de notre système d’élevage. Nous espérons qu’avec cette campagne de vaccination, qui est le seul moyen de lutte efficace contre la maladie, des milliers de bovins pourront être sauvés. Et que par conséquent, elle contribuera significativement au développement de l’élevage à Boké en général et particulièrement à Kolaboui », a-t-il dit.

Dr Doré Molou

De son côté, Dr Doré Molou, directeur national adjoint des services vétérinaires, a souligné que cette épidémie de fièvre aphteuse frappe le cheptel guinéen depuis mai 2018. A ce jour, dit-il, ce sont 27 préfectures qui sont touchées avec des taux élevés de mortalité et de morbidité. « Les répercussions économiques de cette maladie sont significatives. Cette crise sanitaire provoquée par la fièvre aphteuse a entraîné la fermeture des principaux marchés à bétail dans les zones affectées, la baisse considérable des superficies cultivées par les bœufs de labour, une perte économique estimée à plus de 2 milliards de nos francs.

Face à la gravité de la situation, le ministère de l’élevage a adressé une requête de financement à ses partenaires pour faire face en urgence et organiser la riposte. Cette requête a été favorablement accueillie par les partenaires et plusieurs activités ont été réalisées dont entre autres : les missions d’investigation et de diagnostic, qui ont permis de déterminer la stéréotype et la phylogénie du virus aphteuse ; l’élaboration du plan de riposte comportant 5 volets ; l’acquisition de 350 mille doses de vaccins polyvalents contre la fièvre aphteuse », a notamment indiqué le directeur national adjoint des services vétérinaires.

Dr Mohamed Hama Garba

Pour sa part, Dr Mohamed Hama Garba, représentant de la FAO en Guinée, a exprimé la satisfaction de son institution d’avoir été associée à toutes les étapes de ce processus de lutte contre la fièvre aphteuse dans notre pays. « En effet, dès l’éclatement des premiers foyers de la fièvre aphteuse, la FAO a été sollicitée pour apporter une assistance technique à la Guinée. C’est dans ce cadre que nos équipes techniques se sont mobilisées aux côtés de celles de votre département, pour produire tous les documents techniques qui soutiennent la recherche d’un tel financement. C’est ainsi qu’un plan d’urgence et un plan de contrôle ont été élaborés. Nous avons ensuite participé à vos côtés à toutes les phases de présentation et de validation des stratégies proposées », a-t-il rappelé.

Ibrahima Magazi

S’exprimant au nom de la Banque Mondiale en Guinée, Ibrahima Magazi a reconnu que cette maladie de fièvre aphteuse a eu de graves conséquences sur le cheptel guinéen (bovins, ovins et caprins), entraînant la perte de 880 têtes de bovins pour les éleveurs. Et, c’est ce qui a poussé son institution à mettre la main à la poche pour assister le gouvernement guinéen, précise-t-il. « Au regard de cette situation sanitaire préoccupante, la Banque Mondiale, à travers ces projets actifs, a accepté de financer le plan d’urgence pour un montant de 1 078 377 (un million soixante-dix-huit mille trois cent soixante-dix-sept) dollars dont 1 028 377 sur le projet REDISSE et 50 000 sur le PASAG pour aider le gouvernement dans les efforts de riposte à la maladie. Cet appui a servi à couvrir les activités de communication, de renforcement de la surveillance de la maladie, d’achat des vaccins, de suivi et supervision de l’opération de riposte et d’application des mesures de police sanitaire », a-t-il expliqué.

Patrick Millimono

Très satisfait de l’engouement des partenaires techniques et financiers que sont la Banque Mondiale et la FAO à accompagner la Guinée dans la lutte contre cette fièvre aphteuse, le ministre de l’élevage a dit son optimisme quant à l’éradication totale de cette maladie dans notre pays. « Cette maladie qui a été constatée en mai 2018, s’est propagée dans 27 préfectures de la Guinée avec des taux élevés de morbidité et de mortalité qui ont affecté près de 72 000 animaux exposés, 7467 cas de suspects et 871 animaux morts. C’est pourquoi, je demande aux éleveurs et leurs organisations professionnelles de se mobiliser pour conférer un succès éclatant aux opérations de vaccination contre la fièvre aphteuse qui, j’espère, sera un lointain souvenir », a dit Roger Patric Millimono.

De Boké, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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