Vente à la sauvette : une activité à risque très pratiquée à Conakry

Le commerce est sans doute l’une des activités les plus exercées dans la capitale guinéenne. Et, parmi les gens qui évoluent dans ce secteur, figurent ceux qui font la vente à la sauvette. Un commerce qui se fait dans la rue, au milieu des véhicules. Malgré les risques qu’elle comporte, cette activité ne cesse d’attirer du monde, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Des hommes, des femmes et même des enfants sont impliqués dans ce commerce. Munis de plusieurs sortes de marchandises, ils choisissent les endroits où le trafic est très intense (où les bouchons se forment) pour faire leur petit commerce. Ils se faufilent entre les véhicules pour proposer leurs marchandises aux passants. C’est le cas de Boubacar Sidi, qui travaille au rond-point de Bambéto et ses alentours.

« Je sors le matin et je passe toute la journée sur la route en train de vendre. Quand ça marche, il arrive dès fois que je gagne un bénéfice journalier de 20 mille, 30 mille jusqu’à 100 mille, selon le nombre d’articles vendus. Mais, il arrive des moments où ça ne marche pas du tout. Tu vas marcher toute la journée sans avoir de clients », témoigne le jeune homme.

La plupart de ceux qui font la vente à la sauvette expliquent avoir choisi cette activité parce qu’ils n’ont pas les moyens d’ouvrir une boutique où ils pourraient s’asseoir et vendre. D’autres aussi estiment qu’ils ont la chance d’écouler plus de marchandises en vendant dans la rue qu’en restant assis à un seul endroit. Mais, eux-mêmes sont conscients des dangers auxquels ils s’exposent au quotidien.

« Nous qui vendons sur la route, nous courons beaucoup de risques. Il y a certains chauffeurs qui quittent la ligne pour foncer sur nous. Nous sommes obligés donc de rester toujours sur nos gardes pour les éviter à tout moment », souligne Boubacar Sidi. Mais malgré leur vigilance les marchands ambulants dans la rue sont quelques fois victimes d’accidents dans leur activité.

Et, leurs relations avec les chauffeurs sont loin d’être bonnes. Amadou Sara Barry, chauffeur, explique le problème qui oppose régulièrement les deux parties. « Les gens qui vendent sur la route, ils nous disent souvent de nous arrêter pour qu’ils puissent chercher la monnaie qu’ils doivent restituer à leurs clients. Parce que généralement les clients ne donnent l’argent aux vendeurs que lorsqu’ils reçoivent la monnaie.

Mais, il se trouve que nous aussi, on cherche souvent à éviter les agents de la police routière. En s’arrêtant pour les attendre, on risque d’être pris par la police. C’est pourquoi, on ne les attend pas toujours. Parfois, on peut bouger alors que le vendeur est en train de chercher la monnaie. Dans ce cas, l’intéressé est obligé de courir derrière la voiture jusqu’à ce qu’on s’éloigne un peu des policiers. Et souvent, les vendeurs accusent les chauffeurs d’être méchants, d’autres même nous insultent », soutient-il.

De leur côté, les agents de la police routière n’ont pas souhaité se prononcer sur cette situation.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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