Viol et vol aggravé : Abdoulaye Camara risque 10 ans de prison ferme

Un homme d’une quarantaine d’années a comparu hier, mardi 29 janvier 2019, devant le TPI de Mafanco. Abdoulaye Camara, marié et père de quatre enfants, est poursuivi par deux sœurs pour viol et vol aggravé. Il risque 10 ans de réclusion criminelle, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les faits pour lesquels Abdoulaye Camara est poursuivi se seraient produits en octobre 2017 au quartier Lansanayah Barrage, dans la commune de Matoto. Selon les deux plaignantes, l’accusé est entré nuitamment dans leur maison. Il a volé une somme d’argent avant de violer l’une des filles. « Il pleuvait ce jour, et l’eau coulait dans ma chambre. Je suis allée au salon pour prendre des sceaux pour contenir l’eau. C’est en ce moment que j’ai vu Abdoulaye Camara au salon avec ma sœur. Il m’a dit : si tu parles je te tue, il avait un fusil et un couteau.

Ma sœur a donc décidé de nous laisser au salon pour sortir informer les voisins de la présence d’un homme armé chez nous. Du coup, il m’a laissé seule pour suivre ma sœur. Quelques temps après, la sœur est revenue à la maison nue et elle saignait. Il avait pu prendre une somme de 5 millions de francs guinéens avec moi. Cela avait trouvé que mon mari avait voyagé, j’étais avec ma sœur et mes enfants », a expliqué Fatoumata Diallo, la grande sœur.

Des explications corroborées par sa jeune sœur, Aïssatou Diallo. Agée de 16 ans, la jeune fille est revenue sur les circonstances de son viol. « Il est rentré dans la maison à 2 heures du matin. Là où j’étais couchée, l’eau coulait là-bas parce qu’il pleuvait abondamment ce jour. J’ai décidé donc d’aller de me coucher au salon. Et c’est là qu’on s’est croisé. Il m’a dit : si tu parles je te tue. Ma sœur est venue nous trouver là-bas et il lui a dit la même chose.

Lorsqu’il échangeait avec ma sœur, j’ai profité pour sortir afin d’alerter les voisins. Du coup, il a laissé ma sœur dans le salon pour me suivre dehors. C’est là qu’il m’a prise pour m’envoyer dans une maison inhabitée et inachevée. Il a abusé de moi pendant plus de 30 minutes et ma sœur ne savait pas là où nous étions. Il m’a violée et je saignais intensément. Je suis donc revenue à la maison nue », a relaté la jeune fille, en larmes.

Egalement interrogé par le tribunal, a nié en bloc les accusations portées contre lui. Il a assuré qu’il n’a jamais volé ni violé qui que ce soit. « Je suis un maçon et tout le monde me connait dans le quartier. Je ne suis pas un voleur. C’était un jour, je partais acheter à manger pour aller dans un chantier. Cette femme est sortie derrière moi pour m’attraper en criant au voleur. J’ai un ami qui gère un bar, ce dernier est venu dire que je suis un ouvrier et non un voleur.

Vous pouvez aller demander dans mon quartier, tout le monde sait que je suis ouvrier et non voleur. Rien ne s’est passé entre nous, elles ont menti sur moi. Peut-être qu’elles sont contre moi. Sinon, moi je suis un responsable, j’ai six têtes à nourrir, et je suis marié. Donc, comment je peux violer en étant marié ? J’ai ma femme pour ça », a dit Abdoulaye Camara.

Mais, les accusations de l’accusé n’ont pas convaincu le ministère public. Dans ses réquisitions, le procureur a indiqué que « nous ministère public, estimons qu’il y a eu effraction, soustraction de numéraire et pénétration sexuelle. Le vol a été tenu à 2 heures du matin, donc il y a la présence de deux éléments nous permettant de qualifier ce vol d’aggravé.

Le certificat médical prouve que la jeune fille Aïssatou Diallo a été perforée. C’est pourquoi nous vous demandons de retenir Abdoulaye Camara dans les liens de la culpabilité. Vu la gravité de l’acte, il vous revient, pour la répression, de prendre le maximum en le condamnant à 10 ans de réclusion criminelle », a requis le procureur André Konanan Condé.

Abondant dans le même sens, l’avocat de la partie civile, Me Hady Barry, a souligné que « la partie civile a été atteinte dans sa chaire. Mes clientes ont été victimes de viol et de vol aggravé. Aïssatou Diallo a subi les violences d’Abdoulaye Camara qui a abusé d’elle pendant de longues minutes. Je vous prie de le retenir dans les liens de la culpabilité en le condamnant au payement des 5 millions volés et 150 millions à titre de dommages et intérêts aux deux victimes ».

De son côté, l’avocat de la défense, Me Mohamed Lamine Sylla, a plaidé non coupable. « Où est la preuve sur laquelle le parquet se fonde en accusant mon client ? Abdoulaye Camara a été arrêté par erreur. Nous plaidons non coupable de ce qui a été reproché à mon client. J’invite votre tribunal d’acquitter mon client », a plaidé l’avocat.

Après les débats, suivis des réquisitions et plaidoiries des parties, le juge, Mohamed Lamine Camara, a renvoyé le dossier à quinzaine pour le délibéré.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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