Viol sur une mineure : le procureur réclame 5 ans de prison contre Mamady Kaba

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En audience criminelle, le parquet du tribunal de première instance de Dixinn a requis 5 ans de prison contre Mamady Kaba, un jeune homme accusé de viol sur une mineure de 15 ans. L’accusé a toujours clamé son innocence dans cette affaire, mais le ministère public est visiblement resté insensible à ses déclarations. Le procureur Boubacar I Bah a estimé que les faits articulés contre Mamady Kaba sont établis et l’accusé est suffisamment coupable dans cette affaire d’abus sexuel, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Dans cette affaire, Mamady Kaba semble trempé jusqu’au cou, même s’il clame haut et fort son innocence. Ce jeune chauffeur est accusé d’avoir abusé sexuellement, à plusieurs reprises et sur fond de menaces, d’une mineure. Et, les descriptions de son accusatrice sur son physique ne lui laissent visiblement aucune chance de convaincre le tribunal de son innocence.

« Chaque soir, je quitte Commandanyah pour aller prendre notre manger chez ma grand-mère à la Belle-vue. C’est en cours de route que Mamady m’intercepte pour me traîner jusqu’en bordure de mer pour me violer. Il l’a fait plusieurs fois ; et, à chaque fois, il me menace avec un couteau si toutefois je le disais à quelqu’un. La première fois, quand il m’a dit de me déshabiller, j’ai refusé, il m’a giflé, il a ensuite fait ce qu’il voulait. Et, à mon retour, j’ai jeté dans la douche mes sous-vêtements qui étaient imbibés de sang. Je n’ai jamais osé le dire même à ma maman par peur des menaces de Mamady. Il a abusé de moi plusieurs fois. La dernière fois, c’était un dimanche, il m’a frappé. Au retour, je suis tombée tout près de chez moi et je me suis évanouie. Qu’il reconnaisse ou pas, c’est lui (Mamady Kaba) qui a l’habitude de me violer. Je n’ai jamais connu un homme sauf Mamady », a expliqué la présumée victime qui était le lundi dernier, 1er mars 2021, devant le juge du tribunal de première instance de Dixinn.

Cependant, comme il l’a toujours fait depuis l’enquête préliminaire dans cette affaire, Mamady Kaba a nié à la barre avoir entretenu une quelconque relation sexuelle avec cette jeune fille. En prison depuis le 28 janvier 2019, l’accusé jure n’avoir jamais porté main sur celle qui l’accuse de viol.

« J’ai l’habitude de la voir parce qu’elle (la présumée victime) et mon patron sont des voisins. Mais, il n’y a jamais eu quelque chose entre nous. Le jour où l’affaire a éclaté, je n’étais même pas dans le quartier», avait-il déclaré à l’audience du 22 février dernier.

Seulement, les charges contre lui sont accablantes. Car, selon la mère de la victime présumée, quand cette affaire de viol a éclaté au grand jour, la famille de Mamady Kaba est allée demander pardon et donner de l’argent pour les soins de la victime. Egalement, la pauvre mère de famille assure que les gens de son quartier ont tous indexé Mamady Kaba quand cette affaire a été révélée.

« C’est quand ma fille est tombée, elle a été envoyée à l’hôpital et les médecins ont conclu que c’est sous l’effet d’un homme. Avec la pression de son oncle, ma fille a décrit qui était derrière l’acte et les gens du quartier ont indexé Mamady Kaba. Et, effectivement, la façon dont elle a décrit Mamady, nous l’avons trouvé comme ça… Nous avons porté plainte ; mais, peu après, sa famille est venue demander pardon. Ils ont donné 1 440 000 francs que nous avons utilisés pour les traitements de ma fille. C’est ainsi que nous avons désisté », a-t-elle indiqué.

Dans ses réquisitions, le ministère public a estimé que « les faits de viol portés contre Mamady Kaba sont établis, même si l’accusé tente de nier l’évidence ». Et, par conséquent, le procureur Boubacar I Bah a demandé au tribunal de « retenir Mamady Kaba dans les liens de la culpabilité et de le condamner à 5 ans d’emprisonnement ».

Abondant dans le même sens, l’avocate de la partie civile, Me Halimatou Camara, a demandé au tribunal de rétablir la victime dans ses droits en faisant application de la loi.

« Lorsqu’une fille de moins de 15 ans entretient des relations sexuelles avec un homme, même si elle est consentante, il y a viol », a rappelé l’avocat dans ses plaidoiries.

De leur côté, les avocats défenseurs du présumé violeur, Me Mohamed Abou Camara et Me Mamadou Saïdou Sow, ont estimé qu’il y a assez de doutes dans le dossier et ont tous plaidé pour la relaxe pure et simple de leur client.

Finalement, le juge audiencier, Aboubacar Mafering Camara, a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le lundi prochain, 08 mars 2021, qui correspond à la fête des femmes…

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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