Viol sur mineure : un maître Coranique de Koloma fixé sur son sort au tribunal

Après avoir passé huit (8) mois de détention à la maison centrale de Coronthie, un maître coranique, jugé pour viol sur une de ses disciples, a été fixé sur son sort hier, lundi 25 novembre 2019. Mamadou Sanoh a été tout simplement blanchi par le tribunal de première instance de Dixinn, pour crime non constitué, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Sanoh, maitre coranique au quartier Koloma, dans la commune de Ratoma, risquait gros dans ce dossier de viol sur mineur. Mais, le juge Ibrahima Kalil Diakité en a décidé autrement.

Après plusieurs audiences, la journée d’aujourd’hui a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries des parties au procès.

Le procureur Daouda Diomandé a commencé par rappeler les faits. « Monsieur Mamadou Sanoh, maître coranique de son état, est poursuivi devant votre auguste tribunal pour des faits de viol sur mineure qui est son élève. Il faut rappeler que Mamadou Sanoh est un maître Coranique qui enseigne beaucoup d’enfants à Koloma. Un jour, au mois de mars 2019, la fille est tombée dans son foyer coranique. Son maître, qui est monsieur Mamadou Sanoh, l’a prise et l’a envoyée au domicile de ses parents. C’est ainsi qu’il a été accusé par les parents de la fille d’avoir abusé d’elle. Par le biais du PA (Poste d’Appui), qui est non loin de son foyer, monsieur Mamoudou a été arrêté à la demande des parents de la fille et mis à la disposition de la police, puis à la gendarmerie et enfin conduit devant le juge d’instruction. Mais au niveau de la police, la famille de la soi-disant victime a désisté. C’est une ONG qui a mis pression sur la famille pour que le dossier soit arrivé au niveau de votre tribunal », a expliqué monsieur Daouda Diomandé.

Poursuivant, le procureur a fait savoir que même le rapport médical a démenti les accusations portées contre le maitre coranique. « La fille dite violée a affirmé à sa famille, à la gendarmerie et pendant les débats que son maître n’a pas entretenu de relations intimes avec monsieur Mamadou Sanoh. Ensuite, il y a eu une visite médicale. Là, le rapport médical a révélé qu’il n’y a pas eu de défloraison récente. Le rapport a indiqué que la fille a connu l’homme, mais c’est ancien », a-t-il expliqué.

Ainsi, Daouda Diomandé a requis que l’accusé soit renvoyé des fins de la poursuite pour crime non constitué. « Puisque et la fille, et le rapport médical ont montré que les faits ne sont pas fondés, il n’y a aucune preuve de l’infraction, le ministère public requiert qu’il vous plaise de faire application l’article 544 du code de procédure pénale en renvoyant monsieur Mamadou Sanoh des fins de la poursuite pour crime non constitué », a-t-il requis.

L’avocat de la défense, maître Mâdiou Barry, après avoir fait un bref rappel des faits et des observations, a plaidé non coupable. « Monsieur le président, monsieur Mamadou Diallo joue un rôle important dans la société, qui est celui de l’éducation et de l’enseignement. Il reçoit beaucoup d’enfants chez lui pour leur apprendre les bonnes œuvres et la science divine. Les accusations portées contre sa personne ne sont pas fondées. La fille qu’on dit être violée par mon client a nié les faits. Elle a affirmé n’avoir pas eu des relations charnelles avec monsieur Mamadou Sanoh. Le rapport médical a aussi a indiqué qu’il n’y a pas eu de légions récentes sur la fille dans cette affaire. Monsieur le président, au nom de mon client, je plaide non coupable. Qu’il vous plaise d’appliquer la loi conformément aux dispositions des articles : 268, 542 et 544 du code de procédure pénale en renvoyant mon client de fin de poursuite pour crime non constitué », a-t-il plaidé.

Dans sa décision, le juge Ibrahima Kalil Diakité a suivi les réquisitions et plaidoiries des parties au procès. « Le tribunal, statuant publiquement et contradictoirement, après en avoir délibéré, déclare Mamadou Sanoh non coupable des faits qui lui sont reprochés et le renvoie des fins de la poursuite pour crime non constitué ».

Détenu depuis le 22 mars 2019, Mamadou Sanoh recouvre la liberté après avoir passé huit mois de détention.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 00224 622919225 / 6669199225

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