Violations des droits de l’Homme en Guinée : autorités et partenaires face aux critiques et recommandations

Mamadou Taran Diallo, ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale

Les violations répétées des droits humains en République de Guinée ne sont pas critiquées que dans notre pays. Notre pays est souvent épinglé par des organisations (nationales et internationales) de défense des droits humains. Plusieurs rapports dont celui d’Amnesty international avaient dénoncé le non respect des droits de l’Homme par la gouvernance Alpha Condé en prélude à la présentation du rapport de l’Examen Périodique Universel (EPU) au passage de la Guinée devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Sur place et face aux tueries et autres crimes encouragés chez nous par l’impunité (qui est une garantie pour la répétition), les représentants de notre pays ont juré de se plier au strict respect des droits humains.

Ainsi, de retour au pays, la mission guinéenne, conduite par le ministère de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale et les partenaires de notre pays ont décidé de se retrouver ce mercredi, 3 juin 2020, à Conakry, pour échanger sur la mise en œuvre des recommandations formulées lors du passage de notre pays devant le Conseil en janvier dernier, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché à cette rencontre.

Mamadou Taran Diallo, ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale

Dans son discours, le ministre de l’Unité Nationale, Mamadou Taran Diallo, a rappelé les objectifs de la rencontre de ce mercredi. « Se conformant aux orientations de son excellence professeur Alpha Condé de toujours faire participer l’ensemble des acteurs nationaux à la prise des grandes décisions engageant notre pays sur le plan international, la délégation Guinéenne a sollicité et obtenu du Conseil des droits de l’homme la possibilité d’engager une concertation interne pour se prononcer en toute responsabilité sur les 213 recommandations faites à la Guinée. Pour préparer la réponse de la Guinée, conformément à ses attributions, le ministère de la Citoyenneté et de l’Unité nationale a examiné et sérié ces recommandations. La rencontre de ce jour se situe dans le cadre de l’analyse de ces recommandations afin de permettre à notre pays de se prononcer et de s’engager en toute connaissance de cause », a expliqué monsieur Diallo.

Pour sa part, Dr Patrice VAHARD, représentant du Haut Commissariat de Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, a dit que la présente rencontre offre l’occasion à son institution de renouveler l’engagement du système des Nations Unis à accompagner notre pays dans la mise en œuvre de ses obligations internationale dans ce domaine. « Comme ce fut le cas les précédentes fois, nous sommes témoins de l’engagement de votre Gouvernement à donner une suite favorable à la quasi-totalité des recommandations formulées dans le cadre de l’EPU. Mais, comme vous l’avez relevé vous-mêmes dans votre rapport à l’EPU, et en témoigne le nombre recommandations répétitives, le défi majeur se trouve dans la mise en œuvre des engagements. C’est en cela que l’accompagnement des Etats membres et des agences des Nations Unies trouve son intérêt notamment pour partager les bonnes pratiques et lever les obstacles à la protection, à la promotion et à la réalisation des droits de l’homme. »

Conscient de l’implication directe de son département dans la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de cette rencontre, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Lamine Fofana, a invité les participants à débattre de tous les points, en toute franchise, sans langue de bois.

Mohamed Lamine Fofana, ministre de la justice

« Ce qu’il faut retenir, c’est que la présentation du rapport devant le conseil des droits de l’homme a donné lieu à 77 questions de la part des Etats membres à la délégation guinéenne. On a eu à répondre à certaines questions qu’on pouvait répondre directement ; mais, il y a avait certaines questions qui étaient d’une certaine technicité qu’il fallait se rebattre sur les départements ministériels concernés pour répondre à la question. Ce sont ces questions qui ont fait l’objet de recommandations et qui ont été envoyées ici car ils nous ont donnés un délai de deux mois pour répondre. On a sérié ces questions, on a reparti entre les ministères compétents. Ils ont travaillé là-dessus et ils doivent se retrouver aujourd’hui pour qu’on parle le même langage, qu’on se concerte pour qu’on adopte une position commune qui va être communiquée aux autorités du Haut Conseil aux Droits de l’homme. Ce que nous demandons aux participants, c’est la loyauté, c’est la vérité, ne rien cacher et dire ce qui est possible et ce qui n’est pas possible », a conseillé le ministre de la Justice.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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