Violence contre un journaliste : la gendarmerie plus puissante que la justice en Guinée ?

Abdoulaye Oumou SowC’est hier, mercredi 8 avril 2015 que la décision du tribunal de première instance de Kaloum était attendue dans une affaire de coups et blessures volontaires subis par un des reporters de Guineematin.com, Abdoulaye Oumou Sow, par un gendarme qui l’avait agressé, alors qu’il exerçait son métier lors d’une marche de la société civile, le 19 février dernier. Contre toute attente, le tribunal de première instance de Kaloum a encore décidé d’un renvoie ! Cette fois, de deux semaines (donc au 22 avril), à cause de l’absence du médecin légiste, dit-on.

Selon l’avocat du plaignant, Maître Beavogui, cet énième renvoie ne le décourage point. « C’est une course de fond et non une course de vitesse », affirme-t-il avant d’ajouter qu’il a des preuves matérielles, prouvant que le journaliste a été violenté par le gendarme.

A Guinematin.com, le site d’information pour lequel le journaliste travaille, ses collègues parlent d’une procédure qui prend trop de temps qu’il n’en fallait. « De toute façon, nous continuons à faire confiance à la justice et à l’avocat de la décence, mais nous souhaiterions vite voir ce gendarme payer pour les actes qu’il a fait subir à notre journaliste », affirme le directeur de publication, Thierno Amadou Camara.

« Nous exprimons tout notre soutien à Abdoulaye, du fait que c’est un journaliste et que ce qui lui est arrivé pourrait se passer avec n’importe quel autre journaliste si on laisse passer les choses sans nous associer à lui et le soutenir dans sa démarche », ajoute-t-il.

A rappeler que depuis le début de la procédure, le gendarme en question ne s’est jamais présenté devant la cour. Ce qui pourrait dénoter déjà d’un certain manque de coopération de la gendarmerie nationale. Le fait que la procédure prenne du temps est une préoccupation. Et, le fait que le gendarme ne soit toujours pas déniché et mis à la disposition de la justice, constituerait en soit, un mépris de la justice de notre pays de la part de la gendarmerie nationale.

Ibrahima Sory Diallo

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