Violences à N’Zérékoré : le procès des auteurs présumés de nouveau renvoyé

Tout comme la semaine dernière, le procès sur les violences de mars 2020, à N’Zérékoré, ne s’est pas tenu ce jeudi, 18 mars 2021. Le dossier a été renvoyé une nouvelle fois à la demande des avocats de la défense, rapporte le correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré.

Ouvert jeudi dernier, le procès des auteurs présumés des violences enregistrées en mars 2020, à N’Zérékoré, tarde à démarrer. Renvoyée la semaine dernière en raison des exceptions soulevées par la défense, l’affaire devait commencer à être jugée ce jeudi, 18 mars 2021, au tribunal criminel de N’Zérékoré. Mais cette fois encore, les avocats des accusés ont sollicité un renvoi pour leur permettre de bien préparer la défense de leurs clients. Et leur demande a été acceptée par le tribunal.

Me Siba Michel Kolié, avocat

« Ce matin, le parquet a voulu continuer les débats. Nous avons soulevé des exceptions et ces exceptions ont été suivies à la lettre par le président du tribunal criminel. Tous les avocats n’étant pas présents, nous avons reçu l’ordre de notre bâtonnier et tous les membres du conseil de l’ordre, de demander le renvoi pour permettre à ce que tous les accusés soient au moment venu, bien défendus. Et, le tribunal nous a suivis, il a renvoyé l’affaire à quinzaine (deux semaines) », a indiqué Me Siba Michel Kolié, membre du collectif des avocats de la défense.

Les 22, 23 et 24 mars 2020, la ville de N’Zérékoré a été le théâtre de graves violences. Tout a commencé par la volonté d’empêcher la tenue du double scrutin (élections législatives et référendum constitutionnel) du 22 mars, jugé anticonstitutionnel par certains citoyens. Les choses ont finalement tourné en affrontements intercommunautaires, avec des conséquences dramatiques.

Le bilan établi par certaines organisations de défense des droits de l’homme fait état d’une soixantaine de morts, plus d’une centaine de blessés, des maisons, des commerces et des églises pillés et incendiés. Les enquêtes ouvertes après ces douloureux événements ont conduit à l’interpellation de 42 personnes, qui ont été placées en détention provisoire à la Maison centrale de Kankan. Après plus de 6 mois de détention, 35 d’entre eux ont été remis en liberté conditionnelle et les 8 autres sont restés en prison.

Parmi les accusés, figurent notamment l’ancien maire de N’Zérékoré, Cécé Loua, l’opérateur économique et dissident du RPG Arc-en-ciel, Fassou Goumou, ainsi que plusieurs autres acteurs politiques et de la société civile membres du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution). Ils sont poursuivis pour « incendies volontaires, participation délictueuse à un attroupement, meurtre, vol, coups et blessures volontaires, destruction de lieux de culte et d’habitation, détention, port et utilisation d’armes légères et de munitions, et complicité ».

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

 

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