Violences à Taouyah : les forces de l’ordre accusées d’avoir aidé des contre-manifestants

La tension est montée d’un cran à Taouyah, dans la commune de Ratoma, dans l’après-midi de ce mardi, 21 janvier 2020, entre partisans et adversaires du 3ème mandat pour Alpha Condé. Pendant ces échauffourées, survenues en marge du 2ème acte de la « résistance citoyenne active et permanent » du FNDC, plusieurs domiciles privés et des biens ont été attaqués et incendiés à Hamdallaye 2. Les victimes accusent les forces de l’ordre d’avoir prêté main forte aux contre-manifestants, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il y avait de l’électricité dans l’air sur l’axe Taouyah-Hamdallaye suite à un accrochage entre jeunes manifestants, opposés au projet de nouvelle Constitution, et des contre-manifestants, proches du parti au pouvoir. Les protagonistes ont échangé des jets de pierre avant l’arrivée des agents de maintien d’ordre qui ont aussitôt procédé à des arrestations dans les rangs du FNDC.

Selon plusieurs victimes, les contre-manifestants, soutenus par les forces de l’ordre, ont attaqué des maisons et incendié des véhicules.

Madame Hawa Bah, victime

Parmi les victimes, figure Hawa Bah, dont le domicile à Hamdallaye 2 a été attaqué par des loubards, appuyés selon elle par les forces de l’ordre. « On était assise devant notre concession, on a entendu un bruit au carrefour. Les gens sont venus nous attaquer. Ils sont venus entrer dans les concessions, casser les boutiques et incendier les voitures. Pourquoi ils ont fait ça ? Ils étaient supportés par les agents des forces de maintien d’ordre. Ils sont venus nombreux avec des pierres pour lancer dans les concessions. Les gens là viennent nous agresser dans notre concession. Il faut que les autorités se lèvent pour trouver la solution, sinon trop c’est trop ».

De son côté, Elhadj Boubacar a expliqué comment deux voitures ont été incendiées juste à côté de sa concession. « Nous étions assis tranquillement dans notre cour lorsqu’on a entendu un bruit. On ne savait pas ce qui se passait. Lorsque nous sommes sortis, les gens nous ont dit que ce sont les Malinkés qui sont là, je ne dirai pas les militants du RPG, parce que ce n’est pas la première fois qu’on s’affronte. Dès qu’on a senti leur arrivée, nous sommes rentrés dans la cour pour fermer toutes les portes. Ce qui est le plus étonnant, c’est qu’ils étaient avec les forces de sécurité, celles de la CMIS (Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité). Ce qui s’est passé ici est plus dangereux que ce qui se passe sur l’Axe, parce que là-bas, ce sont les manifestants et les forces de sécurité qui s’affrontent. Les contre-manifestants qui sont venus avec les policiers ont brûlé deux voitures. Ils ont également cassé les pare-brises de la troisième voiture », a-t-il laissé entendre.

D’autres citoyens accusent les forces de l’ordre d’avoir renversé les marmites sur le feu.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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