Violences communautaires à Macenta : réaction de Dr Mouctar Diallo (ONG Alternative Citoyen de Guinée)

Docteur Mouctar Diallo, président de l'ONG Alternative Citoyen de Guinée
Docteur Mouctar Diallo, président de l’ONG Alternative Citoyen de Guinée
Les violences communautaires enregistrées récemment à Macenta ne laissent pas indifférent Docteur Mouctar  Diallo, président de l’ONG Alternative Citoyenne Guinée. Le président de cette ONG qui prône la paix et la cohésion sociale demande aux guinéens de rester une et indivisible en prônant « le vivre ensemble »…
Ci-dessous, Guineematin.com vous propose son message d’appel à la paix :
Concitoyens Guinéens, nous  traversons un moment très difficile dans notre pays avec ces violences à caractère communautaire.  Bien entendu, chez Alternatives Citoyenne Guinée, nous suivons de très près les actes de violences communautaires qui se sont produits dans la région forestière, précisément dans la préfecture de Macenta. Ces actes, nous les déplorons amèrement. J’aimerais une fois encore dire combien de fois nous sommes choqués et peinés pour les  victimes. Nous adressons nos condoléances à leurs proches.
Nous souhaitons et plaidons pour la paix et la justice dans notre pays.
Nous  prions aux victimes de ces violations de pardonner à leurs bourreaux et d’oublier le passé au nom de la paix et de la réconciliation nationale et de changer les douleurs en une union positive. Nous sommes une seule famille qui est indivisible. Alors, il faut toujours apaiser les situations. C’est  pourquoi un groupe composé des Manians avec des pilotes Tomas serait un bon exemple de cellule de gestion de la crise dans cette période difficile à Mettre.
En pleine crise dans notre pays, on se demande à quoi servent nos intellectuels, nos Imans, nos Prêtres d’aujourd’hui ? Et pourtant, ces élites qui sont écoutées par le grand public doivent jouer leurs rôles essentiels.
Mais, on se pose aujourd’hui la question de savoir s’ils sont morts. À cette question, j’estime que s’ils ne sont pas morts du moins qu’ils sachent que le pays ou une partie du pays est en crise. Alors, à quoi peuvent-ils bien servir pour la quiétude, le vivre ensemble entre la grande communauté guinéenne ? À être au service de la nation, à faire tomber le mur de la division, à créer un pont entre  nos communautés et enfin rouvrir un futur  radieux.
Les intellectuels, les Iman, les Prêtres sont, avant tout d’abord, des gens qui doivent mettre leurs compétences au service de leur cité et de leur citoyens. Donc, voilà la tâche de tout leader d’opinion, quelque soit son rang. Puisque ce sont des intellectuels avertis, ils doivent s’adresser aux citoyens, aux communautés à la base en trouvant des pistes de solutions tout en faisant la part des différentes  préoccupation citoyenne.
Donc, le rôle de ces leaders, c’est de guider les citoyens, les orienter, aider les gens à se responsabiliser à tous les niveaux parce qu’ils occupent une fonction qui les positionne au devant de la scène. Nos intellectuels doivent participer à diagnostiquer les causes des phénomènes qui menacent le vivre ensemble de notre peuple.
La tension entre les communautés doit atteindre son point de chute. Il est nettement préférable, d’ailleurs c’est même une priorité d’avoir un bel accord négocié pacifiquement sur la manière dont toutes les communautés guinéennes peuvent mieux vivre ensemble dans nos villes, favoriser l’insertion économique des personnes en difficulté et aider les plus démunies à reconquérir leur dignité
Chers guinéens, quand nous voyons des événements comme ceux qui se produisent dans les régions comme le Moyen-Orient et ailleurs, cela nous révèle à quel point il est précieux de réussir si bien à vivre ensemble dans notre diversité. Et pour y arriver, il faut la contribution de chacun de nous. Si nous prenons l’école comme exemple, dès l’école maternelle, l’objectif est de préparer les élèves à bien vivre ensemble par l’appropriation progressive des règles de la vie collective.
Si nous espérons atteindre le « vivre-ensemble » auquel tous les Guinéens aspirent, il nous faudra au préalable la  réconciliation. La réconciliation est un moyen d’aller de l’avant.
Cette Guinée si riche et si belle de par sa population et par son paysage, doit être un havre de paix. Un pays où il fait bon vivre en tenant compte de nos différences qui ne sont que des atouts et non des obstacles au développement de notre terre commune.
Cependant, l’espoir est permis ; mais, le chemin à parcourir est long et semé d’embuches. Seulement, grâce à la conviction et à la détermination des acteurs de la nation, il est possible collectivement de construire un avenir sûr pour tous. L’espace public, dont la principale caractéristique est d’amener des citoyens très différents à vivre ensemble, nécessite le respect de règles communes visant la protection des libertés individuelles.
Docteur Mouctar Diallo, président de l’ONG Alternative Citoyen de Guinée
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