Le président de la coordination des Unions forestières de Guinée vit très mal les violences survenues ces derniers temps dans la région de la Guinée forestière, dont les derniers cas en date sont les violences meurtrières de Macenta. Au cours d’un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com hier, jeudi 07 janvier 2021, Dr Jean Dimiti Tolno a accusé les politiques d’être à l’origine de ces violences fratricides. Il assure que la situation ne dégénère que quand les politiciens se mêlent des affaires sociales.
A en croire notre interlocuteur, ce sont les manœuvres des politiciens avides du pouvoir qui poussent des communautés qui ont vécu ensemble pendant des siècles à se déclarer la guerre et s’entretuer.
« Nous déplorons beaucoup ce qui se passe en forêt. Je commence par m’incliner pieusement devant les morts. C’est justement notre raison d’être. Nous sommes là pour intervenir à temps si nous sommes informés devant certaines situations. Cela, pour éviter le pire dans le pays. Ce qui se passe en forêt est un problème purement social qui ne devait même pas intéresser l’administration et même les membres du gouvernement en place. En guise d’exemple, je prends ce qui s’est passé à Guéckédou. Après la mort du patriarche de Gueckédou, c’est son fils qui a repris les rênes, sans discussion. Parce qu’on sait que le patriarche, c’est une personnalité qui n’est pas éligible, c’est un pouvoir qui se lègue. Donc, normalement, dans les bonnes conditions, les gens de Macenta devaient se comprendre en trouvant leur patriarche sans qu’il n’y ait de problèmes. Mais, une fois que les politiques se mêlent, une fois que les problèmes politiques se mêlent à des problèmes sociaux, ça donne ce qui s’est passé à Macenta ; et, ça donne ce qui se passe présentement à N’Zérékoré. Actuellement, à N’Zérékoré, deux personnes se réclament patriarches, alors qu’en réalité les sages qui sont là-bas savent qui doit succéder au patriarche décédé. Pourquoi ne pas les laisser le désigner. Donc, la politique ne devait pas s’impliquer, on devait seulement laisser les sages désigner le patriarche », a expliqué Dr Jean Dimiti Tolno.
Pour le doyen de la coordination des unions forestières, il est temps que les fils de la région forestière prennent conscience des maux qui les guettent et qu’ils mettent de l’eau dans leur vin, afin d’éviter de nouvelles effusions de sang.
« Je lance un appel à tous les fils de la forêt de calmer le jeu, de mettre de l’eau dans leur vin afin qu’il y ait l’accalmie en forêt. On doit éviter les tueries. La forêt a trop perdu… Trop de sang est versé dans cette région. A N’Zérékoré même on parle de fosse commune. Nous ne voulons plus qu’il y ait un seul mort encore en Guinée et plus particulièrement en forêt », a notamment dit Dr Jean Dimiti Tolno.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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