Violences politiques en Guinée : l’UFDG répond au Gouvernement (Document)

Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG

Le gouvernement Guinéen a publié, en mars 2020, sous la signature du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) et du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile (MSPC), un document intitulé « Rapport sur les violences politiques en Guinée (2019-2020) et les enquêtes judiciaires en cours ». 

Ces deux Ministères qui ont coordonné la répression des manifestations pacifiques contre le troisième mandat tentent de blanchir le gouvernement en rejetant la responsabilité des violences sur l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). 

Ce rapport omet volontairement de mentionner que le FNDC et l’UFDG sont plutôt les victimes des violences perpétrées par les forces de défense et de sécurité avant, pendant et après le double scrutin du 22 mars et au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.

Le rapport ne fait aucunement mention des 99 citoyens tués par les forces de défense et de sécurité pendant les manifestations du FNDC contre le troisième mandat et de la volonté des autorités de faire disparaitre les preuves en enterrant, nuitamment, dans des fosses communes en pleine forêt à Nzérékoré, une trentaine de victimes. 

Le rapport ne fait pas non plus mention des violences déclenchées contre l’UFDG et l’ANAD au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre, violences qui ont fait à leur tour 51 morts, des centaines de blessés et au moins 400 arrestations arbitraires.

Le gouvernement, malgré les interpellations des Organisations de défense des droits de l’homme et des organisations internationales, a systématiquement refusé de reconnaitre ces crimes et exactions et d’ouvrir des enquêtes pour identifier et sanctionner les auteurs et commanditaires. Les autorités sont restées fidèles à leur tradition de garantir une impunité totale aux agents des forces de défense et de sécurité lorsque ceux-ci, dans la répression des manifestations pacifiques de l’Opposition, font usage de leurs armes à feu.

Dans ce rapport, on parle pourtant « d’enquêtes judiciaires », mais jamais d’enquêtes visant à identifier les auteurs des crimes et exactions commis contre des citoyens membres de l’Opposition politique ou du FNDC. 

Dans le document, le gouvernement accuse, sans aucune preuve, l’UFDG et le FNDC « de fabrication, de détention, de stockage d’armes de guerre et de tentative de déstabilisation des Institutions de la République ». Le Procureur de la République reprend intégralement ces accusations et déclenche des poursuites contre les militants et les dirigeants de l’UFDG, de l’ANAD et du FNDC.

Alpha Condé, dans ses sorties publiques, soutient ces accusations grotesques et fallacieuses attribuées par le rapport à l’Opposition politique et au FNDC. 

Cette position du gouvernement appuyée publiquement par Alpha Condé et qui constitue du reste une ingérence de l’Exécutif dans le Judiciaire peut-elle être démentie par des officiers de police judiciaire ou des juges complètement inféodés au pouvoir ?

Sûrement non. Donc la messe est dite. Il ne reste donc plus qu’à prononcer et à exécuter les sentences. 

Renvoyant à une technique bien éprouvée du pouvoir d’Alpha Condé, le montage de toutes pièces de complots dignes des heures les plus sombres des régimes communistes, ce document est tissé de contre-vérités, d’approximations et d’interprétations grossièrement orientées. Notre objectif n’est pas de démentir ou de déconstruire toutes ces contre-vérités. 

Nous allons juste essayer de soumettre certaines d’entre elles à l’épreuve des faits pour en démontrer la fragilité, l’inconsistance et parfois l’absurdité.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose de lire l’analyse complète de l’UFDG :

ANALYSE-PAR-LUFDG-DU-RAPPORT-DU-MATD-ET-DU-MSPC

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