Vol à main armée à Wanindara : la victime, Dr Sadialiou Baldé au tribunal

Le procès des présumés auteurs de l’attaque à main armée contre Dr Sadialiou Baldé au quartier Wanindara se poursuit devant le tribunal criminel de Dixinn. Après les explications des accusés, l’audience du mardi, 11 juin 2019 a été consacrée à l’audition de la victime et aux plaidoiries et réquisitions des parties au procès. Le procureur a requis 15 ans de réclusion criminelle contre les trois (3) accusés, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans ce dossier criminel, trois (3) individus sont poursuivis pour vol à main armée. Il s’agit de Morlaye Keita dit « Blood », Ibrahima Camara dit « Sinsila » et Aboubacar Camara dit « Sosoboy ». C’est en juin 2017 que ces trois accusés ont été arrêtés. Leur interpellation est survenue au lendemain d’une attaque à main armée qu’ils auraient commise le vendredi, 18 juin 2017 aux environs de 21 heures, au quartier Wanindara, dans la commune de Ratoma. Selon la victime Dr Sadialiou Baldé, les trois jeunes, armés de fusils de fabrication locale et de couteaux, ont profité de l’obscurité et de la pluie qui s’abattait, pour l’intimider et lui retirer une somme de 600 mille francs guinéens et son téléphone portable.

« C’était la nuit, à 21 heures, il pleuvait beaucoup. J’étais parti à la T5 pour récupérer de l’argent que me devait un chauffeur. Sur le chemin du retour, j’ai dépassé un jeune qui était arrêté, un peu plus loin, j’ai rencontré trois autres. Un est venu de mon côté gauche, les deux autres du côté droit, tous armés de gros couteaux, et le quatrième est venu, lui, armé d’un fusil et d’une paire de ciseaux. Morlaye Keita a pointé le couteau au niveau de ma poitrine et ils ont commencé à me dépouiller. Je me suis un peu débattu, mais Aboubacar Camara qui tenait le fusil a tiré en l’air, puis ils m’ont frappé avec quelque chose au niveau de l’épaule, je suis tombé.

Ils ont pris mon téléphone et l’argent que j’avais sur moi, qui équivaut à 600 mille francs. Sur le coup, j’ai reconnu Morlaye et Aboubacar, mais je n’ai rien dit pour ne pas qu’ils me tuent. On habite même quartier, je les ai connus quand ils étaient petits. Après avoir fini de me dépouiller, ils ont fuient. Je suis parti alerter la gendarmerie et une enquête a été ouverte, puis ils ont été arrêtés. Depuis ce jour, je n’arrive plus à travailler correctement, mon épaule me fait mal et je dois aller pour des soins à Dakar. Tout ce que je vous demande monsieur le président, c’est de rendre justice », a-t-il expliqué.

Après ces explications, l’audience a tourné autour des plaidoiries et réquisitions des parties au procès. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile, maître Amadou Bah, a indiqué que son client a perdu gros dans cette affaire et demande réparation. « Monsieur le président, dans cette affaire, vous constaterez que mon client a été victime de tentative d’assassinat. Il a été atteint dans sa chaire et dans son patrimoine, c’est pourquoi monsieur le président, pour dissuader éventuellement les futures contrevenants, nous vous demandons de condamner les accusés à la hauteur de leur forfaiture et nous demandons réparation des préjudices causés à mon client, en lui restituant les 600 mille francs guinéens et son téléphone volé par ses agresseurs. Et, à titre de dommages et intérêts, nous demandons 20 millions de francs guinéens », a plaidé l’avocat du plaignant.

De son côté, le représentant du ministère public, Daouda Diomandé, dans ses réquisitions, a indiqué que ces accusés ont longtemps semé la terreur dans le quartier Wanindara. « Monsieur le président, il faut savoir que ce groupe de bandits a longtemps fatigué les habitants de Wanindara. Ils fument du chanvre indien pour venir s’attaquer aux paisibles citoyens. Il faut qu’ils sachent qu’on ne doit pas voler, qu’on ne doit pas s’en prendre aux gens impunément et s’en sortir. C’est pourquoi, le ministère public requiert qu’il vous plaise de retenir dans les liens de la culpabilité ces trois accusés et les condamner à 15 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 5 ans », a sollicité le procureur.

Après les plaidoiries de la partie civile et les réquisitions du procureur, ce fut au tour de l’avocat de la défense de plaider la cause de ses clients. Maître Abou Camara a, tout au long de sa plaidoirie, dénoncé le manque de preuves contre ses clients et demandé au tribunal de se prononcer incompétent de juger cette affaire.

L’affaire a été renvoyée au 25 juin 2019 pour décision être rendue.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 224623532504

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