Vol de moto à Nzérékoré : le régisseur de la prison civile accusé de corruption

IMG_20140829_160931-768x1024Les agressions contre les conducteurs de mototaxis sont devenues monnaie courante à l’intérieur du pays. La région de Nzérékoré n’échappe pas à cette triste réalité où les malfaiteurs emportent souvent les engins de leurs victimes. Mais une fois mis aux arrêts, les mêmes bourreaux se retrouvent dans la nature sans avoir purgé leur peine de prison, a appris Guineematin.com, d’un conducteur de mototaxis qui a nous a joint au téléphone.

Henry Delamou, est conducteur de mototaxis à Nzérékoré et environs. Selon lui, il s’est fait violemment agressé, il y a une année, alors qu’il effectuait ses courses habituelles. « Quand le monsieur m’a agressé, il m’a blessé et il a emporté ma moto. J’ai porté plainte aussitôt. J’ai mené beaucoup de démarches pour retrouver mon agresseur. C’est quand on a mis aux arrêts sa grande sœur que celle-là nous a donné son signalement. Il s’appelle Gabriel Mamy. Avec l’aide de la brigade routière nous sommes parvenus à le coincer. Il a été jugé et condamné à un an de prison et de payer ma moto », a expliqué à Guineematin.com Henry Delamou.

Par ailleurs, notre interlocuteur ajoute que Gabriel Mamy a été arrêté le 15 janvier 2016 et condamné deux semaines plus tard et qu’il n’aurait passé que 6 mois en prison.  Mais à sa grande surprise, Henry Delamou a appris, il y a un mois, que son agresseur n’est plus détenu à la prison civile de Nzérékoré. « Quand j’ai appris ça, j’ai vérifié. C’était vrai qu’il n’était plus détenu en prison. J’ai demandé des explications au régisseur de la prison. Il m’a dit que Gabriel Mamy s’est échappé alors qu’il était entrain de casser du bois pour les cuisiniers de la prison », a précisé Délamou.

Cependant, Henry Delamou soutient mordicus qu’il ne croit pas à cette explication. « Une fois, il y a les parents du prisonnier qui sont venus me voir chez moi pour qu’on règle l’affaire. Je leur ai dit que j’étais d’accord, mais qu’ils doivent me payer 9 millions de francs guinéens. Parce que, la moto coûte 5,5 millions et les dépenses pour mes blessures. Ils ont répondu qu’ils n’avaient pas cette somme. Selon mes enquêtes, ils sont partis donner 3 millions de francs guinéens à la prison civile pour le faire libérer », accuse-t-il.

Henry Delamou soutient que cette situation est devenue récurrente à Nzérékoré, où des malfaiteurs, après avoir payé de l’argent, sortent de prison et reviennent dans les quartiers pour narguer et menacer ceux qu’ils avaient agressés.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

 

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