Odia Fanta Camara, journaliste reporter à la radio Espace, la 99.7
Zézé Pierre Guilavogui, Directeur de l’information de la radio Planète Fm, la 106.3
Chez nous, les journalistes, nous avons un problème récurent d’accès à l’information. Ce n’est pas facile, surtout les médias privés. Les administrateurs guinéens n’ont pas encore la notion de la communication. Pour certains, les journalistes constituent un danger parce que chacun cherche à bien s’accrocher à son poste.
La rétention de l’information est un problème que nous rencontrons tous les jours. C’est le cas dernièrement du directeur d’intervention de la police qui est interdit de parler. Je pense que les critiques de la presse devraient pousser les autorités à améliorer ces conditions de travail, mais pas à les faire taire.
Mamadou Alpha Diallo, rédacteur en chef de la radio Renaissance Fm, la 95.9
Les difficultés sont beaucoup plus sur le terrain avec les force de l’ordre et les manifestants, lors des marche, mais aussi au niveau des services de l’administration publique.
Bangaly Bangoura journaliste à la radio Lynx Fm, la 91.1
Des fois, ils ont du mal à payer leurs travailleurs, à partir du 5ème jour du mois. Jusqu’au 5, il y a certains qui ne sont pas payés. Certains partent jusqu’au 15 du mois pour être payés. Jusqu’à présent, on voit certains travailleurs qui, après 35 ans de service, sont sans revenus. Il y a certains qui partent à la retraite, mais qui n’ont rien à la banque pour leur survie.
Par ailleurs, quand vous allez sur le terrain, certains citoyens ne connaissent pas l’importance de l’information. Ils sont retissants. Alors que notre rôle primordial, c’est d’abord donner l’information, alors que nous avons beaucoup de difficultés à les recouper.
Au niveau des services publics, certains sont prêts à communiquer avec les journalistes, mais sous anonymat. Alors que nous sommes dans un monde de concurrence, les auditeurs cherchent à savoir parmi les radios qui a la primeur de l’information. Ce qui nous pousse vers ces personnes qui refusent souvent de donner les informations.
Souvent, les gens ont du mal à comprendre pourquoi tout ce qu’ils disent ne passent pas. Et, nous sommes accusés quelques fois de censure, alors que la radio, c’est le temps.
Kadiatou Sow, journaliste à la radio Lynx Fm, la 91.1
Le journaliste reporter est appelé à aller partout où l’information se trouve. En Guinée, les droits de l’Homme n’étant pas respectés, à longueur de journée, les journalistes sont bastonnés, leur matériel cassé. Même quand nous portons plainte, ça n’abouti pas.
La deuxième difficulté est d’ordre pécuniaire. Et, nous avons l’obligation de respecter la déontologie. Ce qui veut dire renoncer à l’argent sur le terrain, sinon vous êtes taxés d’êtres corrompus. Si vous revenez vous n’avez que des miettes à la fin du mois.
Souvent, on se bute à d’énormes difficultés sur le terrain, notamment la rétention de l’information. Cet état de fait nous donne un goût d’inachevé à l’information. Alors que c’est le contrat social qui nous lie à nos auditeurs, lecteurs et téléspectateurs. Cela est déplorable.
Amadou Diallo, directeur des programmes de la Radio Digui Fm, la 105.7
C’est une occasion aussi de parler des difficultés que nous rencontrons. Je déplore l’arnaque qui existe dans notre métier. Certains viennent au nom d’une presse qui n’existe même pas. Sur le terrain, on est battu, nous ne sommes pas à l’ abri des violences.
Quand vous allez à la recherche de l’information, c’est un véritable problème; surtout quand vous vous présentez journaliste. Dans les administrations, les gens nous disent qu’ils sont interdits de parler, ils nous envoient à leurs supérieurs pour des informations. Je profite de cette occasion pour lancer un appel à l’administration qu’il est temps d’ouvrir les portes à la presse privée.
A suivre !
Réalisé par Abdoulaye Oumou Sow pour Guinéematin
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