Accueil Actualités Faya Millimono : « le Pr. Alpha ne veut pas de dialogue, il...

Faya Millimono : « le Pr. Alpha ne veut pas de dialogue, il veut des images »

Dr. Faya Milimono, président du Bloc LibéralDans la nuit de ce mercredi 27 mai 2015, la  rédaction de Guineematin.com a joint le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono pour échanger sur des questions  d’actualité. De la rentrée en politique du  capitaine Moussa Dadis Camara au processus de dialogue politique demandé par le chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé, en passant par la rencontre entre celui-ci et le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, tous ces points ont été abordés par le leader du Bloc Libéral (BL).

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, les réponses de Docteur Faya Milimono à nos questions :

Sur l’entrée en politique de monsieur Moussa Dadis Camara, il faut dire que l’analyse qu’on peut faire de cette entrée en politique ne peut se faire qu’en tenant compte des dispositions constitutionnelles et légales de notre pays.

Au regard de la constitution guinéenne, lorsque quelqu’un est militaire, il ne peut pas faire de la politique. Il ne peut pas être éligible. Dans le cas de Dadis, avant d’accepter d’être président d’un parti politique, il a pris soin  de démissionner de l’armée. Ce qui déjà lui a permis de se conformer aux dispositions constitutionnelles en la matière.

Le deuxième aspect qu’il faut évoquer, c’est la question d’âge. Je crois qu’il a au moins les 35 ans, si ce n’est pas plus. Ce qui est un autre critère pour être candidat aux élections présidentielles.

Le troisième aspect, c’est d’être citoyen guinéen, je crois qu’il l’est. Je ne crois pas qu’il ait été inculpé ou qu’il ait été condamné, qui aurait été un autre facteur d’obstacle.  Alors toutes ces conditions étant en place, nous pensons que c’est de droit pour que non seulement Moussa Dadis Camara soit président d’un parti politique et de surcroît candidat aux élections présidentielles prochaines.

Revenant sur le dialogue politique, encore une fois il faut que tout Guinéen affiche la volonté d’aller au dialogue.

En ce qui concerne le Bloc Libéral, nous avons toujours insisté que le dialogue étant le passage obligé pour la résolution sérieuse de tout problème républicain, il est extrêmement important que ça ne soit pas une perte de temps.

Avec le Pr Alpha Condé, depuis bientôt cinq ( 5) ans,  il est au pouvoir. Je crois que les Guinéens ont appris beaucoup. Ce qu’on a appris c’est que le Pr Alpha Condé ne veut pas de dialogue. Il veut un spectacle, il veut avoir des images pour montrer à la communauté internationale, à l’opinion nationale qu’il est quand même ouvert, qu’il dialogue avec son opposition. Ce spectacle, à notre avis ne peut résoudre aucun problème.

Nous prenons pour exemple l’invitation qu’il a faite au chef de file de l’opposition. Cette invitation aurait dû avoir été bien préparée.

A la coordination de l’opposition extra parlementaire (COEP) que le Bloc Libéral et d’autres partis avaient mis sur pied, lorsque nous avons reçu l’invitation du Président Alpha Condé, nous avons tenus nous autres, c’est-à-dire, le BL, le parti CADRE et l’UFD à ce qu’un mémorandum soit écrit, indiquant ce que nous voulons donner comme message au Président de la République. C’est parce que les uns étaient en réalité, 90% pro mouvance et peut-être 5 à 10% opposition, ils ont voulu que ce mémo soit l’occasion de verser encore une fois dans la démagogie. Puisqu’on ne s’est pas entendu, ce groupe s’est disloqué, finalement la COEP est devenue la MOEP.

Pour ce qui concerne cette rencontre au Palais Sékoutouréya, il aurait fallu que le chef de file de l’opposition exige que l’agenda de la rencontre soit connu parce qu’il s’agit bien des problèmes qui opposent l’opposition et la mouvance présidentielle.

Il fallait donc savoir clairement de quoi l’on va parler. Cela n’aurait pas donné l’opportunité au Pr Alpha Condé de faire ce qu’il a fait. Quand le chef de file de l’opposition est allé, il en a profité pour vendre son agenda à la communauté internationale.

On sait que la communauté internationale est très sensible quand à la question du terrorisme et d’extrémisme religieux. Il en a profité donc pour faire croire à la communauté internationale que la Guinée court le risque de connaître la même situation que le Nigéria avec  Boko Haram. Qu’il y a un extrémisme religieux dont l’épicentre serait à Labé et dont le combat exigerait qu’il fasse appel au chef de file de l’opposition. Tout cela parce que la rencontre n’a pas été bien préparée. On ne se serait pas prêté à ce jeu si la préparation avait été bien faite. Il vaut mieux qu’il n’y ait pas de rencontre, mais qu’il n’y ait une rencontre qui soit un fiasco.

Il (le Pr Alpha Condé) a écrit pour demander au Premier ministre de rencontrer l’opposition. Mais encore une fois, on ne s’est pas entendu sur l’agenda, on ne s’est pas entendu sur la modération. Il y a beaucoup de questions qui ne sont pas encore répondues. Or, nous sommes entrain de voir se développer sur le terrain, des choses qui sont de nature à nous amener vers des élections qui seront mal propres.

Donc, l’enjeu est extrêmement important. L’opposition doit être très vigilante en sachant qu’il y a déjà dans la lettre qu’il a soumis au Premier ministre le fait que toutes les préoccupations de l’opposition n’ont pas été tenues en compte. C’est quelque chose qui doit attirer l’attention de l’opposition et la rendre très  vigilante par rapport à ce dialogue qui s’annonce.

Pour nous, nous ne verserons pas dans la démagogie et nous ne feront pas des compromis opportunistes, comme d’ailleurs nous avons été capables de l’affirmer haut et fort en 2013 lorsque, et la communauté internationale, et la mouvance et une partie de l’opposition ont accepté de jouer à une comédie dont nous connaissons les conséquences aujourd’hui.

Entretien réalisé au téléphone par Mamadou Alpha Baldé pour Guineematin.com

Tél : +224 622 68 00 41

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile