Mais, au-delà des soupçons de manipulation politique que la conférence du ministre Cheick Sako n’a pas pu lever, il y a des faits reprochés à l’ancien président de la Transition qui passent mal dans l’opinion.
En attendant les éventuelles démonstrations des avocats sur la culpabilité de l’homme de ces crimes, on se pose des questions sur certaines accusations. Comment peut-on accuser un premier responsable du pays, le commandant en chef des forces armées de l’époque « d’outrages à agents de la force publique » et, en même temps de « détention illégale de matériels de guerre » ?
Evidemment que le moment venu, les arguments qui sortiront des débats entre les avocats pourraient être très enrichissants. Mais, en attendant, beaucoup de questions sont suscitées par cette extraordinaire accélération de ce sensible dossier à moins de trois mois de l’élection présidentielle ; alors que les autorités se montraient insensibles à toutes les plaidoiries et pressions des victimes et de leurs parents. Le chef de l’Etat avait d’ailleurs réussi à persuader les Guinéens et partenaires de la Guinée qu’en tant que père de la Nation, il n’avait pas à prioriser des victimes d’un régime par rapport à d’autres, citant sans cesse les victimes des différents crimes d’Etat : camp Boiro, 1985, 2007, 2009. Et, pour ne rien arranger, l’opposition actuelle s’était aussi habituée à ajouter à cette honteuse liste, les victimes du régime Alpha Condé…
Nouhou Baldé