Moussa Sidimé, un jeune sculpteur qui pratique ce métier il y a plus d’une décennie, tient un atelier à Hamdalaye-Minière. Il nous a raconté son parcours.
« Je suis né à Kankan d’un père sculpteur. J’ai longtemps pratiqué le métier à Kankan avant de venir m’installer définitivement à Conakry en 2002. On constate une facilité du travail à Kankan, mais beaucoup de profits à Conakry, à cause de sa forte agglomération », a expliqué Moussa Sidimé.
Selon ce jeune sculpteur de bois, même si le métier est de nos jours connu et pratiqué par presque toutes les races de la sous-région, la sculpture est un métier qui a été créée et longtemps pratiqué par la famille « Sidimé ». C’est pourquoi Moussa a déploré le manque d’union et de partage d’expériences qui caractérisent les pratiquants, notamment entre les anciens et la nouvelle génération.
Parlant des difficultés rencontrées dans ce métier, Moussa Sidimé a déploré la mévente de ses objets d’art. Une mévente qui s’est accentuée depuis l’apparition de la fièvre hémorragique à virus Ébola dans notre pays en fin 2013. Mais aussi les impôts et taxes exigés par les autorités.
Malgré les difficultés, Moussa Sidimé dit parvenir à gagner quelques bénéfices pour vivre du fruit de son métier depuis des années, loin de ses parents. « Il y en a qui coûtent cinquante mille (50 000), cent cinquante mille (150 000). Cette grande statuette où vous voyez cette femme africaine entrain de faire la lecture, a déjà été commandée et vendue à trois millions cinq cent mille francs guinéens (3 500 000 GNF) », a-t-il confié.
Enfin, ce sculpteur encourage la jeunesse guinéenne à pratiquer des métiers et aux étudiants diplômés sans emploi à se lancer dans la sculpture, précisant que l’Etat ne peut pas employer tout le monde.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com