Au cours d’une réunion restreinte tenue hier, Dimanche 17 Avril 2016, au gouvernorat de Mamou, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a annoncé l’annulation de l’installation de monsieur Mamadou Alpha Barry au poste de président de la délégation spéciale de Mamou. Profitant de l’occasion, l’honorable Djessira Traoré de l’UFDG, a plaidé pour une liberté provisoire des trois cadres de la commune, empêtrés dans un scandale de détournement de 259 millions de francs guinéens et détenus à la prison civile de Mamou, a appris Guineematin.com, à travers son correspondant local.
« Au nom de toute la population de Mamou, je demande que vous pardonniez ceux qui sont détenus à la prison civile (l’ancien président de la délégation spéciale, le receveur et le secrétaire général de la commune) » a entamé l’honorable Djessira Traoré.
Et la députée uninominale de Mamou de poursuivre : « ce sont tous des pères de familles. Le receveur de la commune a une maladie qui enfle ses pieds. L’ancien président de la délégation spéciale dispense des cours à l’institut supérieur de Technologie de Mamou que même moi, Djessira, je ne peux pas dispenser. Il enseigne également le coran chez lui. Il a plus de 200 planches. Le général de la commune est un jeune, il apprend l’administration. Si le ministre accepte, nous voudrions qu’ils leur soit accordée une liberté provisoire pour qu’ils continuent de servir la nation. Ils se présenteront à la justice à chaque fois que besoin le sera ».
En réponse, le ministre s’est dit un peu déçu par les propos l’honorable Djessira Traoré tout en soulignant que ce sont les députés qui votent les lois de la République.
« Madame, je suis un peu déçu. Vous êtes députée à l’Assemblée nationale. Vous êtes le porte voix du peuple de Guinée. La loi, c’est vous. Actuellement, vous êtes en session des lois. Tout ce qui doit marcher dans ce pays et sur la tête de chacun de nous, c’est vous qui le votez. Vous ne pouvez pas être vous et le contraire de vous-même. C’est vous qui avez voté que force reste à la loi et qu’aucun citoyen n’est au dessus de la loi. Ce n’est pas parce que tu es l’homme le plus instruit qu’il faut le libérer de la justice. Vous allez débattre de ça encore à l’Assemblée. Quand quelqu’un enseigne très bien, quand il a des problèmes, il faut le libérer de la justice. Dès que vous allez voter la loi, on vous suit », a répondu le général Boureima Condé.
De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com
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