Ainsi, le professeur Alpha Condé a décidé de mettre son Premier ministre peu expérimenté de côté, de reprendre lui-même le dossier des négociations pour éviter une fâcheuse crise avec les partenaires sociaux, surtout à ce moment où son régime semble menacé de plusieurs crises…
Mais, cette rencontre de Sékhoutouréya accouchera-t-elle d’une baisse du prix du carburant ou servira-t-elle seulement de stratégie de formulation et d’harmonisation de la communication pour faire accepter « au peuple » le maintien du prix à huit mille francs guinéens (8 000 GNF), malgré la baisse du cours mondial du baril sur le marché mondial ?
Le premier camouflet du Premier ministre
Quelque soit le contenu de l’entretien de ce matin à Sékhoutouréya, c’est un vrai camouflet pour le Premier ministre. Mamady Youla a déjà été recadré hier par son patron qui a su utilisé les mots justes. Si le chef du gouvernement a déclenché la grise, en présentant les leaders syndicaux comme des corrompus qui ont été roulés dans la farine par le gouvernement qui leur a fait signé un accord ambigu, le chef de l’Etat, lui, a bien préparé l’esprit des syndicalistes à des concessions « citoyennes et patriotiques » à l’occasion de leur rencontre de ce lundi. « Je félicite le syndicat », a dit hier Alpha Condé, ajoutant « ils ont été patriotes en acceptant d’attendre la huitième revue du FMI… ». Le Président de la République sait bien que les partenaires sociaux n’ont pas « accepté d’attendre la 8ème revue », mais il fait semblant de se tromper ainsi (entre septième et huitième) pour pousser ses partenaires sociaux à une deuxième concession, alors que son Premier ministre s’était cantonnait à « humilier » les leaders syndicaux…
Une chose est aujourd’hui certaine, notre Premier ministre n’est pour le moment pas dans l’esprit du président de la République, ni du bas peuple !
A suivre !
Nouhou Baldé pour Guineematin.com