Après les débats de procédure, les députés ont pris au moins trois heures de leur temps dans des débats, en présence du ministre des Mines et de la Géologie, Abdoulaye Magassouba, entouré de ses cadres.
Si les députés ont finalement accordé leurs voix dans l’écrasante majorité, ils n’ont pas accepté d’accorder un chèque en blanc à Rusal, la compagnie russe de l’alumine et de l’aluminium.
Mais, le point qui a rallié toutes les propositions et éloigné les frontières politiques, c’est bien la situation des travailleurs et des populations de la ville de Fria, abandonnés par l’usine depuis avril 2012.
Ci-dessous, Guineematin.com vous propose quelques séquences de questions posées par la représentation nationale sur le sujet.
Et, un de ses homologues des libéraux a enfoncé le clou ! Absent des travaux en commission le samedi passé, l’honorable Kalémodou Yansané pense que « cet accord ne donne aucune contrainte au partenaire ». Et, de s’insurger contre la volonté d’utiliser une centrale à charbon : « il faut être guinéen pour dire que le charbon n’est pas polluant… ».
Ce libéral-démocrate ne comprend d’ailleurs pas comment une petite société comme Alufer (comparée à Rusal) s’engage à produire dès 2018, cinq millions de tonnes par an, loin devant Rusal. D’ailleurs, Kalémodou Yansané exige de séparer Dian Dian de Fria ! Et, « si Rusal n’est pas capable de relever Friguia, l’Eta doit prendre ses responsabilités », a-t-il martelé.
De son côté, l’honorable Jamsdine Baldé a demandé s’il y a des dispositions à caractère social qui sont prévues pour indemniser les travailleurs au chômage depuis 2012 ?
De son côté, Elhadj Abdoulaye Diouma Diallo de l’UFDG, troisième vice-président de l’Assemblée nationale a demandé la confirmation « du choix de Rusal du régime fiscal de 1958 par rapport à celui de 2011 », une option qu’il juge grave.
Le député uninominal du RPG à Siguiri, le doyen Sékou Savané, pour sa part, se « désole de l’attitude de certains députés. Ceux qui nient leur participation aux travaux en commission ».
Le président du GUD, l’honorable Sékou Benna Camara a dit que « le charbon est polluant, mais c’est une option » ! En sa qualité d’ancien conseiller du Premier ministre en charge des mines et de l’énergie, il a rappelé que la situation est difficile pour les populations de Fria.
L’ancien ministre et député de l’UFDG, Alain Touré, pour sa part, veut « avoir des assurances qu’en 2017 les travaux vont démarrer réellement puisqu’il n’y a aucune précision là-dessus (pas de date). Avant, Friguia produisait 600 mille tonnes d’alumine avec plus de 1 500 employés. Si on dit que cette production sera portée à 1 200 mille tonnes pour 500 emplois directs et indirects, il faut bien revoir la partie », souligne le député.
Pour la députée de l’UFDG, l’honorable Marama Tata Bah, il est d’abord important qu’on explique au peuple : « veut savoir pourquoi le non respect des accords du 20 août 2015 ».
Et, la députée uninominale de l’UFDG à Mamou, Mme Djéssira Traoré, c’est important de se rappeler du passé : « le groupe RPG-arc-en-ciel a voté mécaniquement la convention Rio Tinto ! Mais, où en sommes-nous avec cette compagnie aujourd’hui ?», a-t-elle demandé, avant d’interpeller le président de l’Assemblée nationale sur la gestion des débats.
Leur collège, honorable Alpha Ousmane Diallo, ancien directeur aux finances, précise qu’avec la production du minerai de fer par Rio Tinto, il y avait 20 ‘’SI ‘’ avec aucun verrou ! Et, « avec Rusal, j’ai l’impression que nous sommes entrain de commettre la même erreur », a-t-il fait remarquer. Plus loin, ce financier veut savoir le contenu du courrier de Rusal adressé aux hautes autorités du pays…
Docteur Sidiki Cissé, le député uninominal du RPG à Fria, visiblement heureux, a déclaré : « aujourd’hui, l’espoir est né à Fria », avant d’insister auprès du gouvernement pour la mise en œuvre du projet. Dr Cissé a rappelé que « le malheur de Fria a commencé depuis le bradage de l’usine à 22 millions USD, lorsque Conté était malade »…
Et, l’honorable Tawel Camara du Rpg-Arc-en-ciel et originaire de Boké jubile : « après 14 ans, nous avons de l’espoir de voir ce projet (Dian Dian) démarrer. Un projet qui doit faire le bonheur des populations de Kakandé en matière d’emplois et d’incidences économiques ».
Enfin, Elhadj Demba Fadiga, le député uninominal du RPG à Kindia a clôturé la partie, en rappelant l’expérience guinéenne dans la signature des conventions minières… Le député a alors attiré l’attention du ministre des mines de la similitude de la COBAD et COBAK avant de rassurer, en sa qualité de président de la commission énergie, transport et aménagement du territoire « des dispositions d’interconnexion prises par l’Etat de fournir de l’énergie à cette zone ».
Au terme de cette avalanche de questions, le ministre a reçu l’autorisation des parlementaires de répondre par écrit. Qu’à cela ne tienne, il a abordé les grandes lignes dont Guineematin.com se fera le devoir de vous proposer le résumé dans les prochaines publications.
De l’Assemblée nationale, Abdallah Baldé pour Guineematin.com
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